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Une entreprise pétrolière chinoise s’attaque à des travailleurs au Kirghizistan

9 septembre, 2015Dans un cas sans précédent d’attaques antisyndicales, l’entreprise pétrolière chinoise Zhongda, qui mène des activités au Kirghizistan, a mis à pied un dirigeant syndical élu et bloqué son entrée dans l’entreprise, et ce en infraction avec la législation nationale. IndustriALL lance avec LabourStart une campagne pour obtenir la réintégration du dirigeant syndical et mettre fin aux pratiques antisyndicales.

Le 29 août 2015 lors d’une tentative de destruction de la section locale de l’affilié de IndustriALL, le syndicat des mines et de la métallurgie du Kirghizistan (MMTUK), la direction de Zhongda a mis à pied le dirigeant syndical Zhanaydar Ahmetov sans en donner la moindre raison. La direction a également chargé la sécurité locale d’empêcher le dirigeant de pénétrer dans l’entreprise.

Fin août, la direction a contesté l’enregistrement de la section locale accordé par le ministère de la Justice, et a porté l’affaire devant les tribunaux en soutenant que l’enregistrement était illégal. Pendant plus de huit mois, l’entreprise a refusé de reconnaître l’organisation locale du MMTUK.

Selon le personnel, l’entreprise a également commencé à contacter des parents des membres du syndicat qui vivent dans une petite communauté où Zhongda est le principal employeur, en suggérant qu’ils quittent le syndicat avec des menaces de licenciements possibles. Sous la pression, dix travailleurs ont déjà quitté le syndicat. Environ 350 des 450 Kirghiz employés dans la raffinerie appartiennent au syndicat. Les Kirghiz non syndiqués et 550 Chinois occupent des postes de responsabilité dans l’entreprise.

IndustriALL s’est adressé au directeur général de l’entreprise en demandant l’arrêt des infractions et la réintégration du dirigeant syndical licencié Zhanaydar Ahmetov.

Par solidarité avec le dirigeant syndical et les membres du syndicat de Zhongda, IndustriALL lance une campagne en ligne avec l’affilié MMTUK et LabourStart. Pour soutenir le combat des travailleurs et travailleuses de Zhongda pour leurs véritables droits fondamentaux, se rendre sur le lien ci-dessous 

http://www.labourstartcampaigns.net/show_campaign.cgi?c=2846

Le syndicat a été créé dans l’entreprise pétrolière chinoise Zhongda en raison des infractions de l’entreprise aux droits syndicaux – la direction ne concluait pas de contrats d’emploi, elle employait trop de personnel temporaire sans justification juridique, refusait de payer des frais supplémentaires et des prestations, de fournir un équipement de protection individuelle, etc. 

Peu de temps après la création du syndicat et son enregistrement réalisé dans les règles auprès des autorités en décembre 2014, les demandes de déduction des membres du syndicat et le transfert de leurs cotisations syndicales ont été remises à l’entreprise, ainsi qu’une lettre demandant le début d’une négociation collective. Cependant, trois mois plus tard, on constate que le système de retenue à la source n’a jamais été mis en place malgré les promesses de la direction, et qu’il n’y a eu de négociation collective en dépit des demandes du syndicat.

En mars 2015, un autre syndicat opérant sous le contrôle de la direction a été créé dans le département de lutte contre l’incendie de la raffinerie. Les membres du personnel disent que la direction a fait pression sur eux pour qu’ils adhèrent à ce syndicat.

Fin mars, IndustriALL a écrit au directeur général de Zhongda en demandant instamment à la direction de mettre fin aux infractions aux droits syndicaux et de respecter les lois nationales et internationales sur le travail, notamment les conventions 87 et 98 de l’Organisation international du Travail (OIT).

Dans le même temps, IndustriALL a également écrit au Premier ministre du Kirghizistan pour exprimer l’espoir que la raffinerie observera les conventions de l’OIT ratifiées par le pays et la législation du Kirghizistan.

À la suite de cette campagne, le ministère de l’Économie et le gouvernement du Kirghizistan se sont rencontrés pour discuter de l’activité menée dans la raffinerie chinoise et des infractions aux droits des travailleurs, notamment le droit de se syndiquer, le paiement des salaires, la santé et la sécurité.