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“100 jours à snober les travailleurs et travailleuses du Zimbabwe,” déclare la centrale syndicale

7 mars, 2018Le Congrès des syndicats du Zimbabwe (ZCTU), la centrale syndicale à laquelle appartiennent les affiliés d’IndustriALL Global Union, indique que l’administration du Président Emmerson Mnangagwa a “rencontré tout le monde” pour des consultations, mais a snobé le monde du travail au cours de ses 100 premiers jours de mandat.

Comme aucune tentative n’a été faite pour rencontrer les travailleurs ou les syndicats, que ce soit dans les secteurs formel ou informel, la centrale syndicale dit que cela montre clairement qu’il n’y a aucun engagement à améliorer le sort des travailleurs et travailleurs du Zimbabwe. Le ZCTU dit que l’inclinaison du gouvernement est de poursuivre l’austérité néo-libérale et les politiques de libre concurrence en ignorant les droits des travailleurs.

Les licenciements et les conditions de travail précaires sont choses courantes au Zimbabwe. Les allocations sociales, y compris les pensions, ont été laminées durant la période d’hyperinflation qui a connu son apogée en 2008 et le chômage est estimé à plus de 90%. Avec un chômage des jeunes élevé, les chances pour les personnes âgées de moins de 35 ans de trouver un emploi sont minces.

Les rares travailleurs qui ont un emploi sont soit payés partiellement, soit payés avec retard. Le piquet formé par 300 femmes qui revendiquent le versement des salaires de leurs époux auprès de la compagnie des charbonnages Hwange, dont l’État est l’actionnaire majoritaire, et qui a débuté le 27 janvier, illustre la gravité de la situation. Les arriérés de salaires remontent à cinq ans. Dans l’intention d’évincer les femmes qui campaient dans les emprises de la compagnie depuis un mois, sans avoir donné suite à leurs doléances, Hwange Colliery a même porté l’affaire devant une haute juridiction, qui l’a déboutée. La Ministre du travail, Petronella Kagonye, est actuellement sur place pour résoudre le conflit.

De plus, il est difficile pour ceux qui ont un emploi de retirer leurs maigres émoluments en raison du manque d’argent liquide. Ainsi, les travailleurs passent de longues heures à faire la queue pour ne recevoir au bout du compte que de faibles montants qui ne sont pas suffisants pour leurs besoins.

Paule France Ndessomin, Secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Afrique sub-saharienne fait ce commentaire :

Tandis que nous saluons les déclarations sur les plans de redressement économiques qui concernent les entreprises et les investisseurs, ceci ne peut pas se faire à l’exclusion des travailleurs et des syndicats qui sont des acteurs clés. Le rôle que les travailleurs et travailleuses jouent au niveau du développement économique est critique et ne doit pas être sapé par le gouvernement du Zimbabwe.

Les affiliés d’IndustriALL au Zimbabwe qui appartiennent au ZCTU sont le Syndicat national des travailleurs de l’ingénierie, le Syndicat national des mineurs du Zimbabwe, le Syndicat national des industries du vêtement, le Syndicat national du métal et des industries connexes du Zimbabwe, le Syndicat des travailleurs de la chimie, du plastique et des secteurs connexes du Zimbabwe ainsi que le Syndicat des travailleurs du textile du Zimbabwe.

Mnangagwa a pris les rênes du pouvoir en novembre 2017, après une intervention militaire qui a déclenché les événements ayant mené à l’éviction de l’ancien président Robert Mugabe, au pouvoir pendant 37 ans depuis l’indépendance à l’endroit du régime colonial britannique en 1980.