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Afrique du Sud : les syndicats se préparent pour une grève nationale contre la corruption et les pertes d’emploi

21 septembre, 2017Le Congrès des syndicats sud-africains (COSATU) a appelé à une grève nationale le 27 septembre pour protester contre la “captation de l’État”, la corruption et les pertes d’emploi.

Le Syndicat national des mineurs (NUM) et le Syndicat sud-africain des travailleurs de l’habillement, du textile et des secteurs connexes (SACTWU), affiliés au COSATU et à IndustriALL, prendront part à la grève.

La législation qui régit les relations de travail en Afrique du Sud autorise des grèves sur des thèmes socio-économiques et politiques tels que la corruption et les pertes d’emploi.

La notion de “captation de l’État” vient d’un rapport de 2016 de l’ancienne Médiatrice de la République Thuli Madonsela qui a écrit que l’État avait été capté par des intérêts privés, dont des milieux d’affaires comprenant la famille Gupta. Selon ce rapport, les Gupta auraient été impliqués dans la nomination de ministres et de directeurs d’entreprises étatiques et influencé par corruption l’octroi de contrats publics pour favoriser leurs intérêts. Récemment, un certain nombre d’entreprises internationales, dont Bell Pottinger et KPMG, ont été impliquées dans ce scandale de corruption.

Les travailleurs et travailleuses ont continué à perdre leurs emplois, en particulier avec l’annonce faite récemment par Impala Platinum de supprimer 2.100 emplois. Selon StatsSA 32.000 emplois ont été perdus l’an dernier dans le secteur des mines. Celui de la confection et du textile a également perdu 3.000 postes.

Le NUM déclare :

“Cette grève est pour les travailleurs et travailleuses une plateforme pour exprimer leur mécontentement sur la manière dont l’Afrique du Sud est gérée et dire que le pillage des ressources de l’État ainsi que les activités de corruption d’un réseau constitué par une certaine élite prédatrice doivent être condamnés. Les travailleurs et travailleuses sont laissés pour compte, livrés à eux-mêmes au milieu de pertes d’emploi massives qui se produisent dans différents secteurs de l’économie du pays, en particulier celui des mines.”.

Les revendications du SACTWU dans le cadre de cette grève comprennent la fin de la sous-traitance des emplois par le biais de courtiers du travail. Le syndicat veut au contraire davantage d’emplois permanents.

Fabian Nkomo, Secrétaire régional d’IndustriALL pour l’Afrique sub-saharienne, déclare :

“Nous soutenons l’action de grève des affiliés du COSATU parce que la corruption, c’est du vol. De l’argent censé bénéficier aux travailleurs et à la société en général finit sur les comptes en banque d’individus corrompus”.