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Alors que Glencore se prépare à rouvrir la mine de Mutanda, les syndicats soulèvent la question de l’obligation de rendre compte

21 juin, 2021Selon les affiliés d’IndustriALL Global Union organisant le personnel à la mine de Mutanda à Kolwezi, en République démocratique du Congo, les préparatifs en vue de la réouverture de la mine en juillet en sont à un stade avancé, avec plus de 1 500 travailleurs attendus.

Lorsque le site avait été fermé, 500 employés de Mutanda avaient été transférés auprès de la Kamoto Copper Company (KCC), une coentreprise entre Glencore et l’entreprise publique Gecamines, lesquelles détiennent respectivement 75 et 25 % des parts. Au plus fort de son activité, la mine de Mutanda employait plus de 3 000 personnes.

Glencore, propriétaire de la mine de Mutanda, une mine de cuivre et de cobalt à ciel ouvert, avait fermé le site en 2019, invoquant des coûts croissants, la faiblesse des prix du cobalt et une augmentation des taxes. Les prix du cobalt ont toutefois connu une hausse de plus de 40 % depuis le début de 2021. Actuellement, les prix au London Metal Exchange sont de 42 500 dollars américains la tonne pour le cobalt et de 9 508 dollars la tonne pour le cuivre.

La nouvelle de la réouverture de Mutanda a coïncidé avec l’atelier sur la chaîne d’approvisionnement en batteries et les questions de genre en RDC, les 10 et 11 juin, qui traitait de la diligence raisonnable, de la santé et de la sécurité ainsi que de l’égalité des genres dans les chaînes d’approvisionnement du cuivre et du cobalt. Les chaînes d’approvisionnement incluent l’exploitation minière, la transformation initiale pour l’exportation, l’expédition, la transformation sous forme de poudre, la fabrication de batteries et autres usages industriels, ainsi que les batteries pour véhicules électriques et smartphones, entre autres produits.

L’atelier a examiné les Principes directeurs de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à l’intention des entreprises multinationales, parmi les quelques instruments internationaux à la disposition des syndicats pour revendiquer la diligence raisonnable et le respect des normes internationales du travail et des conditions de travail décentes par les multinationales.

Les Principes directeurs, dont les gouvernements sont signataires, incluaient en outre des recommandations importantes sur l’emploi, les relations industrielles, les droits de l’homme, la transparence, l’environnement et la lutte contre la corruption. La diligence raisonnable permet également la traçabilité de bout en bout du cobalt afin d’écarter tout produit dont l’origine serait liée au travail des enfants et aux conflits.
 
Selon Glen Mpufane, Directeur Mines d’IndustriALL :

« La diligence raisonnable oblige les multinationales à respecter les droits de l’homme et les droits syndicaux. Les accords d’entreprise et les accords syndicaux – conventions collectives, accords-cadres mondiaux, protocoles et protocoles d’accord – sont un moyen d’assurer la diligence raisonnable. »

L’atelier a également débattu de la nécessité pour les syndicats d’obliger les sociétés telles que Glencore à rendre des comptes à l’égard des Principes directeurs de l’OCDE. Dès lors que Glencore affirme mettre en œuvre les principes de l’OCDE et compte tenu de son statut de membre de la Fair Cobalt Alliance, les syndicats organisant le personnel des sites de Mutanda et KCC veulent que Glencore fasse preuve de diligence raisonnable dans ses activités et que l’entreprise respecte les conventions collectives qu’elle a signées avec les syndicats.

Les affiliés de RDC qui organisent des travailleurs impliqués dans les activités de Glencore et ont participé à l’atelier sont l’Organisation des travailleurs unis du Congo (OTUC), le Secrétariat des Syndicats de IndustriALL (CSC), le Secrétariat des Syndicats de IndustriALL de la CDT (CDT), le Secrétariat IndustriALL Global (UNTC) et les Travailleurs Unis des Mines, Métallurgies, Énergie, Chimie et Industries Connexes (TUMEC). Le bureau de la fondation Friedrich-Ebert-Stiftung en RDC à Kinshasa était également représenté.