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Appel à la résistance contre la réforme régressive de la législation du travail au Mexique

21 septembre, 2012IndustriALL Global Union et ses affiliés, activistes auprès de l’Alliance de solidarité trinationale (TNSA), ont pris la tête de l’opposition à la réforme dangereuse de la législation du travail dont le processus de présentation devant le Parlement mexicain s’accélère. Cette législation devrait renforcer les obstacles importants qui se dressent déjà devant les travailleurs et travailleuses et les syndicats démocratiques au Mexique.

Cette législation a été préparée par le président sortant Felipe Calderón, qui s’est comporté en ennemi de la classe ouvrière mexicaine durant les six années de son mandat. La liste des infractions aux droits fondamentaux du travail et des syndicats, commises sous le régime Calderón est longue, et son attaque en fin de mandat contre un certain nombre de réglementations par les changements proposés est destinée à cimenter son héritage. Le mouvement syndical international doit s’y opposer avec force et de toute urgence car la période initiale de consultation de 30 jours de la législation a commencé le 1er septembre.

Il faut se joindre à l’appel lancé aux coordonnateurs parlementaires du Congrès mexicain pour en finir avec cette initiative destinée à réformer de façon régressive la législation du travail, et s’attacher au contraire à établir un processus national de dialogue social qui intègre les syndicats mexicains indépendants en tant que partenaires sociaux légitimes.

IndustriALL demande instamment à tous ses affiliés et ses sympathisants à utiliser la lettre du secrétaire général Raina comme modèle pour écrire aux coordonnateurs parlementaires du Mexique. La lettre donne les points de contact de ces sept personnalités. Envoyez vos lettres à entête de votre organisation à ces adresses électroniques avec copie à [email protected]

Concrètement, la législation proposée affaiblirait le droit de grève, accentuerait les dommages causés par les contrats de protection employés par les employeurs pour éviter les syndicats légitimes représentant les salariés et pour entraver l’autonomie syndicale. En outre, les changements proposés vont occasionner le développement de l’emploi précaire au Mexique par une légalisation de la sous-traitance sans instauration d’un mécanisme de régulation permettant d’assurer une responsabilisation des entreprises afin qu’elles respectent les droits syndicaux dans leurs chaînes de production. La nouvelle législation va permettre l’embauche d’une main-d’œuvre sans sécurité d’emploi pour des périodes d’essai de six mois ou même pour une embauche horaire. Les salaires dus en cas de cessation illégale du travail seront repoussés de 12 mois pour permettre à l’employeur de retarder pendant des années des cas qui soulèvent un problème juridique, et de faire pression pour que le travailleur/euse accepte le versement d’une indemnisation moins élevée.  En clair, cette proposition législative permettrait de troquer un principe qui consiste à accorder aux travailleurs et travailleuses du Mexique des droits fondamentaux reconnus au plan international, contre une liberté d’action et une flexibilité plus grandes de l’employeur.

La légalité du processus législatif est même en soi très douteuse. L’accélération du processus préférentiel est nouveau au Mexique et permet d’éviter le recours à un processus démocratique. Comme l’a écrit le secrétaire général de IndustriALL Raina aux coordonnateurs parlementaires du Congrès mexicains, le processus exprime

… un mépris de l’opinion des législateurs, des travailleurs/euses et des citoyen(ne)s, et ce, en infraction totale aux normes en vigueur dans les domaines des droits internationaux du travail et des droits de la personne, notamment des conventions 87 et 98 de l’OIT et autres textes relevant du droit international.

Richard Trumka, président de la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE (TUAC) a écrit au secrétaire général de l’OCDE pour prendre l’initiative d’une réunion après le soutien public accordé honteusement par l’OCDE à cette législation anti-ouvrière.