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Au Pérou, le gouvernement fait passer l'intérêt économique avant la sécurité des mineurs

23 mars, 2020Alors même que le gouvernement péruvien a imposé un couvre-feu et déclaré l'état d'urgence, les mineurs doivent continuer à travailler sans aucune mesure de protection contre le virus.

Le 15 mars, le gouvernement du Pérou a déclaré l'état d'urgence pour une durée de 15 jours et imposé des restrictions aux déplacements en réaction à la crise sanitaire causée par le coronavirus.

Deux jours plus tard, le ministère de l'Économie et des Finances a annoncé que ces mesures ne concernent pas l'industrie minière, considérée comme un secteur d'activité essentiel. Par conséquent, il veillera à ce que "les activités indispensables se poursuivent avec un effectif réduit au minimum et avec toutes les précautions de santé et de sécurité nécessaires." Les entreprises concernées peuvent décider quels salariés et sous-traitants constitueront cet effectif réduit.

Or, la Fédération nationale des travailleurs de la mine, la métallurgie et la sidérurgie (FNTMMSP), affiliée à IndustriALL, révèle que des grandes compagnies minières et d'autres entreprises privées imposent à leur personnel de travailler en l'absence des mesures de santé et de sécurité nécessaires, en dépit du risque de contamination.

Le Secrétaire général de la FNTMMSP, Jorge Juárez, explique que des centaines de personnes travaillant dans les mines doivent encore être évacuées :

"Des salariés continuent de travailler parce que les employeurs les ont convaincus en leur offrant des primes. Les grandes compagnies minières n'ont pas mis en place de mesures de sécurité et elles ne veulent pas évacuer les travailleurs. Aucun contrôle n'est effectué sur les sites miniers; personne ne vient vérifier si les entreprises agissent de manière responsable et appliquent les mesures prises."

D'après Jorge Juárez, beaucoup de mineurs souffraient déjà de maladies parce qu'ils travaillent dans la chaleur, en altitude, et sont exposés à la poussière et à la contamination. Cela veut dire que, s'ils sont infectés, ils constituent un groupe à haut risque et ne devraient pas continuer à travailler.

Dans une lettre au Président du Pérou, Martín Vizcarra, le Secrétaire général d'IndustriALL Global Union, Valter Sanches, exprime ses préoccupations devant l'absence de protection des mineurs pendant cette phase de propagation du coronavirus.

"Nous appelons votre gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour aider et protéger les mineurs de votre pays. Comme les travailleurs de différents secteurs essentiels du monde entier, ils sont prêts à jouer leur rôle et consentir un énorme effort. Nous voulons que les mineurs puissent rentrer chez eux sains et saufs lorsque la pandémie sera sous contrôle."