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Au Pérou, le syndicat de l'Antapaccay Mining Company rejette le nouveau régime de travail posté

23 mai, 2023Le syndicat des travailleurs de l'Antapaccay Mining Company (SITRAMINA) s'oppose à la modification du régime de travail posté en vigueur dans l'entreprise. Il estime que le nouveau système présente un risque majeur pour la santé et la sécurité et impactera négativement la vie de famille des travailleurs.

Le SITRAMINA, qui est membre du Syndicat national péruvien des mineurs et métallurgistes (FNTMMSP), lui-même affilié à IndustriALL, rejette la décision de l'Antapaccay Mining Company, filiale à cent pour cent de Glencore, de changer unilatéralement le système de travail en équipes de son personnel de maîtrise.

Le syndicat a déposé plainte à l'administration du travail en demandant que la décision soit déclarée irrecevable car contraire à la loi. Ce sera un des nombreux cas que soulèvera une délégation de syndicats et d'organisations de la société civile à l'assemblée générale annuelle des actionnaires de Glencore, le 26 mai. Pour eux, cette mesure est emblématique d'un problème endémique de l'entreprise dans la manière dont Glencore gère ses activités.

Antapaccay Mining Company a décidé d'abandonner le système 10x10 (dix jours de travail puis dix jours de repos) utilisé pendant la pandémie de Covid-19 pour revenir au système 8x6 antérieur à 2020. La compagnie minière estime qu'il permettra un passage de relais personnalisé maintenant que l'Organisation mondiale de la santé a déclaré la fin de l'urgence sanitaire mondiale.

Quoi qu'il en soit, le SITRAMINA affirme que le nouveau système pose un risque majeur pour la santé et la sécurité et aura un impact négatif sur les vies privées des travailleurs. Selon lui, le système de transfert en ligne utilisé depuis trois ans fonctionne très bien, et le régime 8x6 implique une augmentation des déplacements des travailleurs, qui sont extrêmement fatigants et ne sont pas payés.

Il faut sept heures de trajet pour rejoindre la mine et les travailleurs doivent revenir à 5 heures le lendemain matin. Dans le système 10x10, ils étaient de retour dans leurs chambres à 23h30. Dans le système 8x6, ils le sont à 3 heures du matin, ce qui veut dire qu'ils n'ont que deux heures de repos avant de reprendre le travail. Pour le syndicat, cela enfreint la politique même de l'entreprise en matière de fatigue et de somnolence qui impose une période de repos de six à huit heures.

"L'entreprise n'a pas consulté le syndicat, en violation de l'article 2 du Décret suprême 007-2002-TR (Loi sur la durée du travail, les horaires de travail et les heures supplémentaires), qui impose de consulter et de négocier avec les travailleurs impactés par une mesure.

Qui plus est, la jurisprudence péruvienne juge discriminatoire le fait de changer les horaires de travail d'un seul groupe de travailleurs, comme cela se passe à Antapaccay (le changement concerne seulement le personnel d'encadrement, pas les ouvriers),"

écrit le secrétaire général d'IndustriALL Atle Høie dans une lettre au CEO de Glencore, Gary Nagle.

Atle Høie lui demande de prendre des mesures pour assurer une vraie négociation entre la direction et le syndicat afin de trouver une solution qui convienne aux deux parties.