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BHP viole l'accord d'entreprise pour modifier le système des pauses

10 juin, 2020Prenant comme excuse le Covid-19, le géant minier BHP Billiton a changé de manière unilatérale le système de travail en équipes dans un charbonnage australien.

D'après le CFMMEU Mining and Energy, affilié à IndustriALL Global Union, ces changements font partie de la guerre d'épuisement de plus en plus dure que l'entreprise livre au syndicat. Partout dans le monde, les syndicats représentant les travailleurs de BHP affirment que l'employeur sabote les conventions collectives pour précariser toujours plus son personnel.

Au mois de mai, le CFMMEU avait gagné un procès en appel contre la politique d'externalisation de BHP.

Mais il a dû entamer une nouvelle procédure contre les changements au régime de rotation imposés de manière unilatérale par BHP Coal à la mine de Saraji du bassin houiller de Bowen Basin, dans l'État du Queensland. Le syndicat affirme que le remplacement du système de rotation en vigueur en l'absence de toute consultation constitue une violation de l'accord d'entreprise de 2018.

La direction prétend que ce nouveau système est nécessaire pour gérer les risques liés au Covid-19. D'une manière générale, BHP affiche un bilan peu satisfaisant pour ce qui est de sa réaction à la crise sanitaire; dans une mine du Pérou, 216 travailleurs ont été testés positifs, et au Chili, les syndicats ont dû faire arrêter le travail pour forcer l'entreprise à prendre la sécurité au sérieux.

 

"Message important sur le Covid-19 : N'acceptez pas 

  • les changements au système de rotation
  • les changements aux horaires de travail
  • aucun changement aux dispositions en vigueur

Sans en avoir d'abord parlé à votre syndicat !

Pour préserver votre emploi face au coronavirus, syndiquez-vous immédiatement"

La plupart des 400 travailleurs de la mine de Saraji travaillaient par roulement de trois jours de pause de jour, suivis d'un jour de repos, puis trois jours de pause de nuit suivis de six jours de repos. La direction a imposé à tout le personnel un système de sept jours de pause de jour, puis sept jours de repos suivis de sept jours de pause de nuit. Ce système sera en vigueur pendant les six prochains mois.

L'accord d'entreprise accepte les changements de rotation mais en les limitant à quatre semaines au maximum. En outre, la direction n'a pas demandé l'accord des travailleurs ni cherché à savoir s'ils étaient favorables à ce changement.

À la fin du cycle de quatre semaines autorisé par la convention, le syndicat a demandé qu'il y soit mis fin, mais la direction a refusé. L'autorité en charge des relations de travail, la Fair Work Commission, ayant déjà statué sur la question, le syndicat s'est alors adressé à la justice.

Le directeur d'IndustriALL en charge des mines, Glen Mpufane, a déclaré :

"Se servir du Covid-19 pour faire passer des changements impopulaires est une tactique vicieuse à laquelle recourent des employeurs dans le monde entier. BHP a aussi essayé de le faire au Pérou et au Chili. Nous devons être fermes et faire cesser cette pratique.

"Un changement de pauses semble être un problème mineur, mais s'il y a une convention d'entreprise, ce n'est pas sans raison, et elle doit être respectée. Le fait d'imposer des changements de manière unilatérale relève d'une tentative générale de BHP pour saper les syndicats et précariser les travailleurs.

"Nous ne l'accepterons pas."