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23 juin, 2025Deux affiliés d’IndustriALL, Unifor et les Métallos USW, célèbrent l’entrée en vigueur de la législation fédérale anti-briseurs de grève qui interdit aux employeurs d’utiliser des travailleurs de remplacement pendant les grèves et les lock-out légaux. Cette loi, qui s’applique aux secteurs sous réglementation fédérale tels que les télécommunications, les transports et les banques, marque une victoire majeure pour les droits des travailleurs après des décennies de revendication. Elle est le fruit d’années de travail syndical, de lobbying et d’action politique coordonnés, menés par les syndicats et leurs alliés.
Après des années de travail syndical et de pression politique inlassables, les travailleurs des secteurs réglementés par le gouvernement fédéral sont désormais protégés par une loi qui interdit aux employeurs d’embaucher des travailleurs de remplacement pendant les grèves et les lock-out légaux. La nouvelle loi aligne les protections fédérales sur celles déjà en place au Québec et en Colombie-Britannique et impose des sanctions strictes pouvant aller jusqu’à 100.000 dollars canadiens (environ 72.500 dollars américains) par jour en cas d’infraction.
La Présidente nationale d’Unifor, Lana Payne, a qualifié la loi de “victoire historique obtenue de haute lutte” :
“Unifor et ses alliés syndicaux se sont mobilisés, organisés et ont revendiqué ce changement et aujourd’hui, nous voyons que le pouvoir de l’action collective permet d’obtenir des progrès réels et durables. Aucun employeur ne devrait être autorisé à saper les négociations avec des briseurs de grève.”
Grâce à ces nouvelles protections, les travailleurs et travailleuses de secteurs tels que le transport ferroviaire, les télécommunications et le secteur bancaire peuvent désormais faire grève sans craindre que leur emploi soit délocalisé du jour au lendemain, ce qui marque un changement crucial dans le pouvoir de négociation.
Marty Warren, Directeur national des Métallos USW, a souligné l’importance de ces nouvelles protections :
“Il s’agit d’un tournant majeur pour les droits des travailleurs au Canada. Pendant des décennies, les métallurgistes se sont battus pour interdire le travail des briseurs de grève et rétablir l’équité à la table des négociations. Grâce à cette loi, les travailleurs et travailleuses sous réglementation fédérale bénéficient enfin de la protection qu’ils méritent. Il s’agit d’une étape cruciale pour l’équité et le respect sur le piquet de grève.”
Les deux syndicats ont joué un rôle essentiel dans la mise en place d’un soutien populaire, en faisant pression sur les parlementaires et en veillant à ce que la question reste une priorité nationale. La législation, qui a reçu le soutien unanime du Parlement, exige que toute exception liée aux services essentiels soit réglée par la négociation et non imposée unilatéralement par les employeurs.
Tout en se réjouissant de cette victoire, Unifor et les Métallos USW ont appelé à rester vigilants. Les employeurs cherchent déjà des moyens d’exploiter les failles potentielles de la loi. Lana Payne met en garde :
“Nous devons rester vigilants pour défendre notre droit de grève, protéger nos acquis et étendre ces protections à tous les travailleurs et travailleuses dans toutes les juridictions.”
L’USW a également noté que si la loi constitue un pas en avant, son plein impact dépendra d’une application rigoureuse et de la suppression des lacunes restantes qui pourraient en affaiblir l’effet.
Le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, Kemal Özkan, s’est félicité de cette réussite :
“Cette victoire au Canada est un exemple fort de ce que les travailleurs et travailleuses peuvent obtenir grâce à l’unité et à la détermination. Nous félicitons nos affiliés canadiens et l’ensemble du mouvement syndical du pays pour cette victoire et nous nous tenons à leurs côtés dans la lutte pour étendre ces protections à tous les travailleurs et travailleuses.”