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Débat au Parlement turc sur une législation syndicale sans véritables droits

9 octobre, 2012IndustriALL a écrit pour protester contre le projet de loi sur les relations collectives de travail que la Grande Assemblée nationale de Turquie envisage de voter pour remplacer deux lois actuellement en vigueur, et ce, malgré les critiques du mouvement syndical international et de l’Organisation internationale du Travail (OIT).

MISE À JOUR:

Les syndicats turcs, notamment les affiliés de IndustriALL Global Union, ont défilé et manifesté le 9 octobre devant le Parlement turc dans la capitale Ankara pour protester contre le projet de législation syndicale en demandant que la loi fasse état de véritables droits et libertés. Cependant, les forces de police avaient bloqué les voies d’accès environnantes pour empêcher les milliers de manifestants venus de plusieurs villes de Turquie et représentant des syndicats affiliés aux centrales nationales Turk-Is et DISK de s’approcher du Parlement. Quand les manifestants ont insisté pour poursuivre leur marche, les forces de sécurité ont impitoyablement fait usage de gaz lacrymogènes et de lances à eau pour disperser la foule. Un grand nombre de personnes, dont un membre du Parlement qui avait rejoint le groupe de manifestants, ont dû être hospitalisés en raison de la concentration de gaz lacrymogène. Après plus d’une heure de bataille, les dirigeants syndicaux ont donné lecture d’un communiqué de presse devant la barricade de la police pour protester contre la violence et les tentatives d’intimidation à l’encontre des manifestants.

La Turquie qui est le lieu d’infractions manifestes et continuelles aux droits syndicaux, est souvent la cible d’une action de IndustriALL Global Union. L’un des principaux facteurs est une législation syndicale anti-ouvrière qui est clairement en infraction avec les conventions fondamentales de l’Organisation internationale du Travail (OIT).

Des discussions sur les modifications à apporter à la législation syndicale ont commencé l’année dernière, et le mouvement syndical international, notamment les fondateurs de IndustriALL, ont envoyé une lettre conjointe au Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, pour lui demander de faire les changements nécessaires afin de rendre le nouveau projet de loi conforme aux normes internationales. En outre, l’OIT a publié un mémorandum pour signaler une série de points parmi les amendements proposés qui sont clairement en infraction avec les conventions fondamentales sur la liberté syndicale et la négociation collective.

Aux côtés de ces cas qui constituent des infractions régulières et manifestes à la liberté syndicale, il faut noter que cette année pendant plus de dix mois, les syndicats turcs n’ont pas pu exercer leur droit à la négociation collective, et que IndustriALL Global Union a présenté une plainte contre le gouvernement turc à l’OIT.

Après le début de sa session officielle au début du mois d’octobre, le Parlement turc a entamé l’examen de la nouvelle législation syndicale. Pourtant, IndustriALL Global Union croit que ces textes sont très loin d’être conformes aux normes internationales.

Dans une lettre au Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, le secrétaire général de IndustriALL, Jyrki Raina, a dit: “La loi sur les relations collectives de travail présentée au Parlement ne couvre pas le libre exercice des droits syndicaux fondamentaux, le droit de se syndiquer, le droit à la négociation collective et le droit de grève, et les dispositions de la nouvelle loi portent atteinte aux normes de l’OIT et de l’UE. Nous vous recommandons donc fortement de faire les révisions nécessaires au projet de loi dans le cadre d’un dialogue avec le mouvement syndical dans son entier en Turquie”.

Les syndicats turcs, notamment les affiliés de IndustriALL Global Union, défilent et manifestent devant le Parlement turc le 9 octobre dans la capitale Ankara pour protester contre le projet de législation syndicale et pour exiger une législation comportant des véritables droits et de véritables libertés.