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Des pertes d’emplois massives annulent les acquis syndicaux dans le parc industriel d’Hawassa en Éthiopie

21 juillet, 2022Après une campagne longue et difficile pour obtenir l’accès au recrutement syndical dans le plus grand parc industriel d’Éthiopie, Hawassa, la Fédération syndicale des industries du textile, du cuir et de la confection (IFTLGWTU) confie que ses efforts sont réduits à néant par les énormes pertes d’emplois causées par les fermetures d’usines.

Ces fermetures ont commencé après l’annonce par le gouvernement des États-Unis que l’Éthiopie ne bénéficierait plus de l’accès en franchise de droits aux marchés américains prévu par l’AGOA (Loi sur le développement et les opportunités africaines) à partir du 1er janvier de cette année. Les raisons invoquées pour mettre fin aux avantages commerciaux préférentiels sont “les violations flagrantes des droits de l’homme internationalement reconnus par le gouvernement éthiopien et d’autres parties” dans la guerre qui sévit dans le nord du pays.

La plupart des usines d’Hawassa qui exportaient vers les États-Unis ont vu leurs commandes annulées, ce qui les a laissées sur le carreau. Cependant, avec les pourparlers de paix en cours dans le pays, le syndicat espère une percée pacifique qui ramènera le commerce et un nouveau souffle au parc industriel d’Hawassa qui, à son apogée, employait plus de 35.000 travailleurs et travailleuses.

Selon l’IFTLGWTU, Best International Garments, une entreprise indienne qui possède une usine dans le parc, a licencié plus de 3.000 personnes. En outre, la fermeture de l’une des plus grandes usines du parc par Phillip Van Heusen (PVH) en novembre 2021 a eu un effet d’entraînement, car plus de 15 entreprises du parc recevaient des commandes de PVH dans le cadre de contrats de sous-traitance.

Le syndicat affirme qu’il est actuellement prévu de réduire la production d’autres usines de confection, dont Sumbiri Hela Intimates, qui a mis 260 travailleurs en congé payé d’un mois, après quoi l’incertitude règne. L’usine est détenue conjointement par les sociétés sri-lankaises Hela Indochine Apparel et Sumbiri Intimate Apparel. Quadrant Apparel Group a également mis 300 travailleurs et travailleuses en congé payé, tandis qu’Epic Apparel Plc, une filiale d’Epic Group basée à Hong Kong, a licencié après avoir versé six mois de salaire. En juin, Chargeurs Fashion Technologies, une entreprise française, a également licencié 22 personnes.

“Dans cette crise de l’emploi, les travailleurs et travailleuses sont inquiets, car la sécurité d’emploi n’est plus garantie dans les usines qui sont encore en activité. Nous faisons de notre mieux pour nous assurer que les travailleurs et travailleuses reçoivent leurs indemnités de fin de contrat conformément au droit du travail et nous espérons que la fin du conflit ramènera les avantages de l’AGOA pour alléger le sort des travailleurs et travailleuses qui souffrent,”

a indiqué Angesome Gebre Yohannes, le Président de l’IFTLGWTU, affiliée à IndustriALL Global Union.

Paule France Ndessomin, Secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Afrique subsaharienne, a déclaré :

“La stratégie d’industrialisation des parcs d’activité éthiopiens reste l’un des modèles les plus efficaces pour créer des emplois dans le secteur de la confection et du textile en Afrique. Nous espérions davantage d’emplois et non les réductions d’effectifs auxquelles nous assistons. Toutefois, IndustriALL continue de soutenir l’IFTLGWTU afin de s’assurer que les employeurs respectent les droits des travailleurs et les normes internationales du travail dans le cadre des réductions d’effectifs.”