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En Afrique du Sud, les syndicats et la société civile marchent pour la démocratie en Eswatini

19 août, 2021Le Syndicat national des travailleurs de la métallurgie d'Afrique du Sud (NUMSA), affilié à IndustriALL Global Union, a rejoint des organisations de la société civile dans une marche vers le Conseil des droits de l'homme des Nations unies à Pretoria pour réclamer des réformes démocratiques en Eswatini.

Cette marche aboutissant au bureau du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'homme à Pretoria, le 13 août, a été suivie par la remise d'un mémoire demandant que le Conseil des droits de l'homme des Nations unies (UNHRC) se réunisse d'urgence pour réagir aux violations incessantes des droits de l'homme, du droit à la vie notamment, et de l'état de droit. En outre, l'UNHRC devrait insister sur l'obligation pour l'Eswatini de promouvoir et protéger les droits de l'homme et les libertés fondamentales au titre de la Charte des Nations unies et de la Déclaration universelle des droits de l'homme.

Suivant un mémoire de la Diaspora unie de l'Eswatini auquel le NUMSA et d'autres organisations de la société civile ont souscrit, l'UNHRC devrait enquêter et mettre un terme aux :

"Violations des droits de l'homme commises par le gouvernement et la monarchie absolue, qui prennent des formes diverses, telles que les assassinats de 72 civils, les blessures graves infligées à plus de 200 personnes, le harcèlement, la détention arbitraire, la persécution des députés pro-démocratiques, la censure des médias, l'intimidation et les menaces, la promulgation et l'application de lois qui violent les droits fondamentaux à la liberté d'expression et la liberté d'association, et les efforts illicites des autorités pour saboter, empêcher ou réprimer les protestations pacifiques."

 

Ce mémoire indique que plus de 600 personnes, dont des enfants, ont été arrêtées. Des personnes interrogées pendant la marche ont dit qu'on est toujours sans nouvelles de plusieurs centaines de personnes.

"Depuis longtemps, la population de l'Eswatini lutte pour la liberté et contre la répression. Nous, syndicats, soutenons cette lutte pour mettre un terme à leurs souffrances et nous demandons l'intervention de l'ONU et de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC),"

confie Jerry Morulane, le secrétaire régional du NUMSA pour Hlanganani, qui englobe Pretoria.

Récemment, les affiliés d'IndustriALL en Eswatini, le Syndicat fusionné du Swaziland (ATUSWA) et le Syndicat des travailleurs de l'approvisionnement, la maintenance électriques et des secteurs connexes du Swaziland (SESMAWU), ont participé à Lobamba à une marche des travailleurs sur le parlement pour réclamer des réformes démocratiques et la monarchie constitutionnelle. Elle était organisée par le Congrès des syndicats du Swaziland et coïncidait avec la journée d'action mondiale d'IndustriALL et de la CSI.

"IndustriALL appelle à nouveau le gouvernement de l'Eswatini à ménager un dialogue social et politique qui conduira à des réformes démocratiques. Le pays doit respecter les droits de l'homme et adhérer à la Charte des Nations unies et au Pacte international relatif aux droits civils et politiques qu'il a signés,"

a déclaré la secrétaire régionale d'IndustriALL pour l'Afrique subsaharienne, Paule France Ndessomin.

L'Eswatini est la dernière monarchie absolue d'Afrique; les partis politiques y sont interdits depuis 1973. Le roi Mswati III règne sur le pays depuis 1986; c'est lui qui nomme le premier ministre et d'autres dirigeants de haut niveau. Mswati III, dont la fortune personnelle dépasserait les 50 millions $, est connu pour son train de vie opulent, avec notamment une flotte de Rolls-Royce pour ses 15 épouses et 23 enfants alors que la majorité de sa population vit dans la pauvreté, avec un taux de chômage élevé, en particulier chez les jeunes. Le pays connaît aussi des taux élevés d'incidence du VIH et du SIDA.