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En Turquie, les femmes d’IndustriALL défendent l’égalité et leurs droits

21 mars, 2019Environ 30 femmes représentant les affiliés turcs d’IndustriALL Global Union se sont rassemblées à Istanbul ce 7 mars pour débattre de futures collaborations entre elles pour prendre en charge le besoin de convaincre les femmes de rejoindre des syndicats, de s’y impliquer et d’y prendre des postes dirigeants.

Cette activité s’inscrivait dans celles du Réseau des femmes d’IndustriALL pour la Turquie, fondé en 2015 avec un soutien politique et logistique de la part de la Fondation Friedrich Ebert (FES).

“L’égalité des genres reste problématique partout dans le monde en dépit des efforts déployés. Il faut de nouvelles approches,” a indiqué lors de la réunion la coordinatrice d’IndustriALL pour les questions de genres, Armelle Seby. “L’égalité des genres n’est pas une problématique limitée aux femmes, c’est une problématique syndicale fondamentale. Une perspective de genre est intégrée au sein de chacune de nos sections et aller vers une implication accrue des femmes est le but principal de cette réunion.”

Au cours de la rencontre, les participantes ont effectué une analyse détaillée des obstacles à l’accroissement de la participation des femmes aux activités de leurs syndicats et des secteurs d’IndustriALL en général. Les problématiques principales soulignées par les participantes étaient le chômage, la violence et le harcèlement à l’égard des femmes sur le lieu de travail, ainsi que le manque de participation et de représentation des femmes au niveau de leurs syndicats.

Les représentantes des femmes ont noté les difficultés plus importantes pour les femmes que pour les hommes d’accéder au marché de l’emploi en Turquie. Le taux de chômage, autour de 10 à 12% reste élevé dans le pays et ceci en dépit d’un haut pourcentage de femmes ayant un bon niveau d’éducation. Elles restent davantage affectées par le chômage que les hommes pour des raisons sociales et culturelles. Spécifiquement, les déléguées ont relevé ce qui suit :

  • la discrimination de la part des employeurs au moment du recrutement ;
  • les femmes sont plus susceptibles de porter la responsabilité de la garde des enfants et des personnes âgées au sein de la famille ;
  • les membres masculins de la famille n’autorisent parfois pas les femmes à travailler.

La violence et le harcèlement à l’encontre des femmes sur le lieu de travail continue à être source de sérieuses préoccupations en Turquie. Le silence maintenu par les femmes elles-mêmes autour de ces problèmes n’aide pas à sortir de ce cercle vicieux. Une faible conscientisation au sujet de leurs droits sur de nombreux lieux de travail ne permet pas vraiment de diminuer cette violence et ce harcèlement. Les militantes syndicales ont relevé le besoin d’accroître la conscientisation sur ces questions au niveau de leurs lieux de travail.

Davantage de travail doit être fait pour améliorer et mettre en place des formulations concernant l’égalité des genres au sein des chartes constitutives ou des statuts des syndicats. Les syndicats devraient encourager leurs dirigeants masculins à s’engager sur la question de la représentation des femmes. De fait, cela devrait devenir une priorité. Les réunions au plan local doivent être organisées selon des horaires plus pratiques pour les femmes afin qu’elles puissent y assister. Il a également été mis en lumière que, pour pouvoir recruter davantage d’adhérentes féminines, les syndicats doivent vraiment former davantage de femmes pour le recrutement. L’expérience a montré, en particulier dans les secteurs où domine la présence féminine, que les syndicats parvenaient à attirer dans leurs rangs davantage de travailleuses lorsque le recrutement était effectué par des femmes.

Le consensus s’est fait pour poursuivre le travail du réseau. Les participantes se sont accordées sur le fait qu’il fallait se réunir de manière régulière, une ou deux fois par an. Il a encore été convenu que les syndicats pouvaient travailler de manière individuelle sur certaines questions courantes et clairement identifiées. Parmi celles-ci, il s’agirait de prendre à bras le corps la problématique de la violence faite aux femmes en tant que question prioritaire.