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Haïti : les syndicats réclament le retour à la démocratie

12 mars, 2021En Haïti, le pays le plus inégalitaire d'Amérique latine, les syndicats réclament le retour à la démocratie et l'arrêt des violations des droits de l'homme et de la répression syndicale.

38 organisations syndicales haïtiennes ont signé une déclaration commune appelant au respect de la Constitution de 1987 et au rétablissement de l'état de droit et de la démocratie en Haïti. Les syndicats accusent le président Jovenel Moïse de prolonger son mandat en violation de la Constitution.

La centrale syndicale CGTP, dont est membre l'affilié d'IndustriALL GOSTTRA, est un des signataires. Pour le coordinateur du GOSTTRA, Réginald Lafontant,

"La situation des travailleurs haïtiens est intolérable. Il est du devoir du mouvement syndical de faire respecter la Constitution."

Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire a statué que le mandat présidentiel de cinq ans de Jovenel Moïse s'est achevé le 7 février de cette année. Le président gouverne par décrets depuis 2020, après avoir dissous le parlement. Les élections n'ont pas eu lieu et Jovenel Moïse a déclaré son intention de rester en poste jusqu'en février 2022.

Les protestations réclamant le respect de la constitution et la démission de Jovenel Moïse se sont multipliées. La population manifeste contre la pauvreté et la disette, sous un gouvernement corrompu et incapable d'assurer les services de base.

D'après les syndicats, les bandes armées soutenues par le gouvernement se multiplient. Elles ont commencé par s'en prendre à ceux qui réclament de meilleures conditions d'existence et pratiquent maintenant l'incendie criminel, les enlèvements d'opposants, les menaces contre les dirigeants syndicaux et jusqu'aux viols de femmes.

Les syndicalistes subissent une répression systémique, avec une vague de licenciements, des arrestations arbitraires et des menaces de mort dans les rares secteurs où les travailleurs ont réussi à s'organiser, comme dans l'enseignement, le service public et dans les zones franches d'exportation.

Jovenel Moïse a dit qu'il considère l'actuelle Constitution trop libérale, et il a décidé de la changer le 25 avril. Les centrales syndicales haïtiennes soulignent que ceux qui osent dire "non" seront menacés, en particulier les syndicalistes.

Les Syndicats mondiaux ont publié une déclaration commune et lancé une campagne de solidarité avec le peuple haïtien, en envoyant des lettres aux gouvernements leur demandant de ne plus soutenir Jovenel Moïse.

Le secrétaire général d'IndustriALL Valter Sanches a écrit au GOSTTRA pour :

"exprimer notre solidarité avec le peuple haïtien dans votre lutte pour rétablir la démocratie, l’état de droit et le respect des droits humains et syndicaux. Nous sommes outrés par les violations systématiques des droits par le gouvernement. Nous dénonçons vigoureusement le mal causé à tous les niveaux par l’équipe au pouvoir en Haïti."