Jump to main content
IndustriALL logotype

Il faut une législation forte sur le devoir de diligence pour protéger les travailleurs, l’UE peut y contribuer

27 avril, 2023Réunis avec des membres du Parlement européen, des dirigeants syndicaux du secteur du textile et de la confection du Bangladesh, du Cambodge, du Myanmar et de la Tunisie ont demandé une législation contraignante et rigoureuse en matière de diligence raisonnable ainsi que le soutien de l’Europe pour éviter qu’une tragédie comme celle du Plaza Rana ne se reproduise.

Accompagnés par IndustriALL Global Union et industriAll Europe, Nazma Akter, Présidente de la Fédération Sommilito Garments Sramik du Bangladesh, Athit Kong, Président du Syndicat démocratique des travailleurs de la confection du Cambodge, Habib Hazami, Secrétaire général de la Fédération tunisienne du textile, de l’habillement, de la chaussure et du cuir et Khaing Zar Aung, Présidente de la Fédération des travailleurs industriels du Myanmar, ont participé à une réunion organisée par les députés européens Heidi Hautala et Agnes Jongerius le 27 avril, dans les locaux du Parlement européen.

Athit Kong a insisté sur le fait que l’UE dispose de moyens de pression. Dans les pays producteurs de vêtements, les travailleurs et travailleuses ainsi que leurs syndicats attendent de l’UE qu’elle adopte une législation rigoureuse et contraignante en matière de diligence raisonnable, assortie d’un accès à des voies de recours efficaces. Les relations commerciales peuvent être utilisées pour améliorer la situation des travailleurs et travailleuses des pays producteurs.

Les dirigeants syndicaux ont présenté trois revendications clés qui dépendent de l’action et du soutien de l’Europe

  • Législation contraignante en matière de diligence raisonnable comprenant l’accès à un recours juridique
  • Les entreprises européennes doivent offrir des salaires décents tout au long de leurs chaînes d’approvisionnement mondiales
  • D’autres enseignes doivent adhérer à l’Accord international visant à améliorer la sécurité des travailleurs et travailleuses de l’industrie de la confection sur le lieu de travail

Khaing Zar Aung, a déclaré aux députés que le projet MADE in Myanmar de l’UE, en dépit d’être bien intentionné quant à la promotion du travail décent, légitimait l’armée et servait de façade à des violations des droits des travailleurs et que les revenus du projet contribuaient à financer l’armée. L’UE doit y mettre fin.

L’Accord a fait une énorme différence pour les travailleurs de la confection au Bangladesh en améliorant la sécurité au niveau des bâtiments et en matière d’incendie, mais les efforts en matière de santé et de sécurité doivent désormais se concentrer sur les maladies professionnelles, a souligné Nazma Akter. Elle a rappelé que toutes les enseignes qui s’approvisionnent au Bangladesh devaient signer l’Accord international.

Habib Hazami, Coprésident d’IndustriALL Global pour le secteur du textile et de la confection, a également souligné l’importance de l’Accord et la nécessité de l’étendre à la région MENA.

Christina Hajagos-Clausen a déclaré :

“Les syndicats des pays producteurs doivent être entendus et pris en compte dans le débat sur la nécessité d’une diligence raisonnable contraignante.”

Judith Kirton-Darling, Secrétaire générale adjointe d’industriAll Europe, a déclaré :

“Il est déprimant de constater qu’en dépit de progrès indéniables, nous entendons encore des histoires poignantes de conditions de travail dangereuses et précaires, de salaires de misère, de travail des enfants et de travail forcé. L’Europe a certainement un rôle à jouer. Nous avons besoin d’un ensemble de mesures au niveau de l’UE, y compris une obligation de diligence raisonnable et une stratégie de l’UE quant au textile, qui interdise les pratiques commerciales déloyales.”

IndustriAll Europe et IndustriALL Global Union s’engagent à poursuivre leurs efforts conjoints pour responsabiliser les entreprises tout au long de leurs chaînes de valeur.

La réunion de Bruxelles s’inscrivait dans le cadre d’une tournée européenne de sensibilisation à l’obligation de diligence dans le secteur et à la nécessité de créer des usines sûres, qui a également conduit les dirigeants syndicaux à l’OIT, à Genève, et à une conférence organisée par le Ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement, à Berlin.