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Important pas en avant au Bangladesh en raison de la libération des syndicalistes et des travailleurs de la confection suite à la pression internationale

23 février, 2017La majorité des 35 syndicalistes bangladais et des travailleurs de la confection arrêtés depuis décembre dernier ont été libérés. Ceux encore détenus devraient l’être prochainement. Ces libérations interviennent suite à une campagne internationale menée par IndustriALL Global Union et le syndicat mondial UNI contre la répression exercée par le gouvernement bangladais sur le mouvement syndical.

Un accord tripartite, prévoyant la libération des syndicalistes et des travailleurs de la confection arrêtés, a été conclu le 23 février entre le Conseil du Bangladesh d’IndustriALL, le ministère du Travail et l’Association des fabricants et des exportateurs de textile du Bangladesh. L’accord prévoit également la libération de ceux encore détenus ainsi que l’abandon des poursuites engagées à leur encontre.

Le Secrétaire général d’IndustriALL Global Union, Valter Sanches, a accueilli avec satisfaction la décision de libérer les militants emprisonnés:

« Nous avons été les témoins d’une manifestation de solidarité mondiale incroyable. Il s’agit d’une victoire importante pour les travailleurs du textile au Bangladesh, qui envoie un message fort à l’industrie du pays à savoir d’engager un dialogue constructif avec les syndicats.

« Le problème à l’origine de la répression exercée sur les syndicats à la fin de l’année dernière demeure. Nous continuerons à soutenir la lutte engagée pour obtenir une augmentation des salaires et suivrons attentivement la situation jusqu’à ce que l’ensemble des accusations soient abandonnées ».

Le Secrétaire général du syndicat mondial UNI, Philip Jennings, a déclaré:

« Les manifestations qui ont lieu dans une dizaine de grandes villes à travers le monde ont montré l’efficacité de la solidarité mondiale. De Katmandu à New York, des gens se sont mobilisés pour exiger que le Bangladesh respecte les droits de l’homme et les droits syndicaux.

« Nous nous félicitons de la libération des syndicalistes emprisonnés et nous espérons que nous pouvons commencer à tourner la page sur la répression musclée que le pays exerce sur les travailleurs. Néanmoins, nous devons demeurer vigilants – le message envoyé au Bangladesh est celui de respecter les droits des travailleurs ».

L’accord crée un précédent en considérant le Conseil bangladais d’IndustriALL comme un homologue officiel dans les négociations.

« En qualité de représentant légitime des travailleurs de la confection bangladais, nous avons une tribune. Nous continuerons de lutter pour nos membres », a indiqué Amirul Haque Amin, président du Conseil bangladais d’IndustriALL et de la Fédération nationale des travailleurs de la confection.

Rappel des faits

Les responsables syndicaux et les travailleurs de la confection ont été arrêtés et les bureaux syndicaux fermés dans la région textile de Dhaka suite à la revendication de hausse du salaire minimum en décembre 2016. Le gouvernement bangladais et les propriétaires des usines de fabrication de vêtements ont prétexté de la grève entreprise pour exiger une hausse salariale pour exercer une répression sur le mouvement syndical.

IndustriALL et le syndicat mondial UNI ont lancé la campagne #EveryDayCounts, qui a reçu un soutien considérable de la part des affiliés et d’autres acteurs du mouvement syndical. Des centaines de photos provenant du monde entier ont été postées sur les médias sociaux. Des syndicats dans plus de 20 pays ont également envoyé des lettres au Premier ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, lui demandant de libérer les responsables syndicaux de l’industrie textile et les travailleurs militants emprisonnés, ainsi que d’abandonner l’ensemble des poursuites.

Des actions de protestation et des visites dans les ambassades bangladaises ont eu lieu les 15 et 16 février dans plus de 16 villes, dont Berlin, Genève, Londres, Bruxelles, La Haye, Washington D.C., New York, Ottawa, Katmandu et Seoul.

La campagne LabourStart lancée pour libérer les militants emprisonnés a récolté plus de 10 000 signatures.