15 juillet, 2022Dans le cadre de ses attaques incessantes contre le mouvement syndical démocratique, le régime biélorusse a intenté des procès aux syndicats indépendants du pays afin de les dissoudre.
En les qualifiant d“organisations extrémistes” le gouvernement a eu recours le 12 juillet dernier à un simulacre de procédure judiciaire pour liquider de force le Syndicat indépendant de Biélorussie (BITU ou BNP) et le Syndicat des travailleurs de la radio et de l’électronique (REP), à l’issue d’un procès devant la Cour suprême du pays.
Le 14 juillet, des audiences ont eu lieu à la Cour suprême concernant la liquidation du Syndicat libre de Biélorussie (SPB). Le Président du SPB, Mikola Sharakh, a témoigné devant le tribunal et, dans un autre geste scandaleux des autorités, il a été arrêté alors qu’il rentrait dans sa ville de résidence, accusé d’une infraction administrative. Le lendemain, Sharakh a été reconnu coupable et condamné à 15 jours de privation de liberté.
Le Syndicat libre des métallurgistes (SPM) était également présent au tribunal ce 14 juillet. Une décision officielle doit encore être annoncée par la Cour suprême, mais on peut affirmer sans risque de se tromper que le régime biélorusse a effectivement supprimé tous les syndicats libres et démocratiques du pays, sans possibilité de recours.
“Ces procès sont un scandale absolu et n’ont pas leur place dans un pays régi par l’État de droit. La Biélorussie se positionne clairement en dehors de toute norme internationalement reconnue,”
a fustigé Atle Høie, Secrétaire général d’IndustriALL.
“IndustriALL condamne ces décisions dans les termes les plus fermes. Notre soutien aux syndicats indépendants et démocratiques de Biélorussie est inébranlable et nous continuerons à lutter pour leur existence légitime.”
L’audience concernant le Congrès biélorusse des syndicats démocratiques (BKDP) est prévue pour le 18 juillet, mais tous ses constituants ayant été liquidés, l’existence du BKDP n’a plus de raison d’être.
Le Président par intérim du BKDP, Maksim Pazniakou, déclare qu’un Bureau international du BKDP sera créé.
“Avec pour but principal de rétablir l’existence du BKDP, le Bureau international devra maintenir un agenda syndical indépendant, proposer aux travailleurs et travailleuses de Biélorussie des idées qui leur soient favorables, sur ce à quoi devrait ressembler la Biélorussie, maintenir le contact avec les forces vives de Biélorussie, fournir un soutien solidaire obligatoire aux personnes réprimées aussi longtemps que nécessaire et poursuivre le travail avec les organisations internationales.”
Comme indiqué précédemment, au moins 15 dirigeants du BKDP ont été arrêtés, dont certains sont déjà emprisonnés et d’autres sont en attente de jugement.
Il y a eu malgré tout l’une ou l’autre bonne nouvelle le 14 juillet, comme lorsque Aliaksandr Mialeshka, membre du comité exécutif du syndicat local SPB du centre de recherche biélorusse en oncologie, hématologie et immunologie pédiatriques, a été libéré à l’issue de sept jours de prison.
Si vous ne l’avez pas encore fait, aidez-nous à faire pression sur les autorités ; signez et partagez la campagne de solidarité LabourStart.