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JYRKI RAINA: Bienvenue dans ce numéro de Global Worker

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19 mai, 2015“La famille que constitue IndustriALL va poursuivre ses efforts afin que chaque travailleur et travailleuse puisse se rendre au travail sans avoir à craindre d’y être tué ou blessé”.

JYRKI RAINA

Bienvenue dans ce numéro de Global Worker

Avec 18 millions de salariés, l’électronique est le second plus grand secteur d’IndustriALL après l’industrie du textile et de la confection. Les bas salaires ainsi que les problèmes au niveau des droits syndicaux et du travail précaire en font une cible prioritaire pour notre action.

Un rapport dans ce numéro de Global Worker montre qu’alors que les dirigeants des entreprises accumulent d’énormes rémunérations, les travailleurs de l’électronique peinent à la tâche pendant de longues heures pour ne gagner que de bas salaires. Foxconn a augmenté les salaires après que 14 travailleurs désespérés se sont suicidé en Chine en 2010. Mais le PDG a toujours des avoirs supérieurs à ce que gagne en un an le million de cols bleus de son entreprise.

L’entreprise Samsung, originaire de Corée et plus grand vendeur d’électronique dans le monde, a un lourd passif de violations des droits syndicaux. Les managers y sont formés à des politiques efficaces d’éloignement des syndicats. Récemment, un haut fonctionnaire du département du Travail vietnamien a dû intervenir auprès de la direction générale pour garantir le droit de syndiquer les travailleurs de Samsung dans le pays.

IndustriALL aide les syndicats de l’électronique à bâtir leur capacité de syndicalisation, de négociation collective avec les multinationales et leurs fournisseurs, de réseautage ainsi que de gestion des droits syndicaux et de l’emploi précaire.

Notre attention se porte sur la région ASEAN vers laquelle l’industrie de l’électronique se déplace. En 2014, plus de 600 syndicalistes d’Indonésie, de Malaisie, de Thaïlande, de Taïwan et du Vietnam ont été formés au recrutement syndical.

Un autre rapport spécial dans ce numéro se penche sur la négociation sectorielle, qui constitue un outil essentiel pour lutter en faveur du salaire vital et contre les inégalités.

Alors que les richesses mondiales sont concentrées dans de moins en moins de mains, les inégalités croissantes sont aussi dues aux attaques des entreprises, des politiciens de droite et des institutions financières internationales contre la négociation collective. Des conventions d’entreprise offrent moins de protection et à un plus petit nombre de travailleurs.

C’est pourquoi IndustriALL soutient les efforts en faveur de négociations sectorielles, en particulier au niveau de chaînes d’approvisionnement comme celles des industries de la confection et de l’électronique. Nous collaborons avec de grandes enseignes pour nous assurer que leurs politiques d’achat soient basées sur le long terme avec une fixation des prix adéquate permettant le versement de salaires vitaux.

Le Myanmar est un pays qui va attirer nombre d’investisseurs multinationaux dans les secteurs à haute intensité de main d’œuvre au moment où il s’engage vers la démocratie, après 50 ans de régime militaire.

En décembre 2014, IndustriALL a affilié les syndicats de l’industrie et des mines du Myanmar. Ensemble avec nos partenaires, nous y appuyons un important effort de syndicalisation et de formation afin de mettre en place des compétences et des institutions qui n’existaient pas durant la dictature.

Des grèves sauvages d’ouvriers d’usine réclamant avec impatience de meilleurs salaires se répandent. Les gérer pacifiquement constituera un des tests clés de la nouvelle société du Myanmar.

Dans ce numéro de Global Worker, nous commémorons le premier anniversaire de l’explosion et de l’incendie qui ont tué 301 mineurs à Soma en Turquie le 13 mai 2014. Notre enquête montre que la cupidité, l’incompétence et la corruption en ont fait un nouvel homicide industriel, à l’image de trop nombreuses catastrophes minières ou autres.

La famille que constitue IndustriALL va poursuivre ses efforts afin que chaque travailleur et travailleuse puisse se rendre au travail sans avoir à craindre d’y être tué ou blessé. Un lieu de travail syndiqué est un lieu de travail plus sûr.

Jyrki Raina

Secrétaire géneral