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Kazakhstan: libération d’un leader syndical et prisonnier de conscience

29 mai, 2018Nurbek Kushakbayev, vice-président de la Confédération des syndicats indépendants du Kazakhstan (KNPRK) et inspecteur du travail du syndicat de la compagnie de construction pétrolière (OCC), a été remis en liberté à Pavlodar, au Kazakhstan, le 28 mai. Son collègue Amin Yeleusinov, ancien président du syndicat de l’OCC, est libre depuis une semaine.

Le 10 mai, le tribunal local a décidé de placer Kushakbayev en liberté conditionnelle. La décision n’a pas été contestée et la libération a pris effet le 28 mai. Kushakbayev a été libéré le jour de l’ouverture de la Conférence internationale du travail (CIT) de l’OIT à Genève. A la CIT de 2017, IndustriALL et d’autres organisations syndicales internationales et nationales avaient soulevé la question de lier le cas des responsables syndicaux emprisonnés avec les violations des droits syndicaux dans le pays.
 
Kushakbayev a été condamné, le 7 avril 2017, à deux ans et demi de prison sous le motif d’avoir instiguer une grève illégale organisée contre la dissolution de la KNPRK, à laquelle le syndicat de l’OCC était affilié.
 
Le syndicat de l’OCC est lui-même en proie à une dissolution. La nouvelle de la liquidation du syndicat par décision du tribunal économique régional de Mangystau, en avril, suite à l’action en justice du gouverneur de Mangystau, a été communiquée, le 4 mai, à l’audience du tribunal municipal d’Aktau jugeant le différend entre des syndiqués et Berik Bekbayev, désigné par l’employeur en qualité de président par intérim du syndicat de l’OCC après l’arrestation de Yeleusinov. Le syndicat tente de faire appel de cette décision. L’audience d’appel aura lieu le 30 mai.
 
L’OCC fait partie de KazMunaiGas, la plus grande compagnie publique pétrolière et gazière implantée au Kazakhstan. KazMunaiGas est connue pour sa participation tristement célèbre dans le conflit de travail majeur survenu à Zhanaozen, qui a provoqué des émeutes ayant fait 17 morts et de nombreux travailleurs protestataires blessés en 2011.
 
Le 22 mai, les travailleurs de la compagnie de services pétroliers, une autre filiale de KazMunaiGas, ont refusé de travailler, exigeant l’arrêt des licenciements et de meilleures conditions de travail. La compagnie a développé un programme 5/50, invitant les travailleurs à démissionner et à recevoir une indemnité d’une valeur de 50 pour cent des salaires de cinq ans.
 
Les travailleurs ayant atteint l’âge de la pré-retraite, ainsi que ceux dont le travail dans des conditions dommageables a détérioré la santé, ont accepté la proposition de retraite anticipée. Néanmoins, la majorité des travailleurs refusent de perdre leurs emplois. Les autorités ont promis d’examiner les revendications des travailleurs dans un délai d’un mois.

Kemal Özkan, Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, a déclaré:

« Nous sommes ravis d’apprendre la libération de nos collègues, Amin et Nurbek; néanmoins, ils encourent de grosses amendes et ne sont pas lavés de toutes les accusations. A la fin de leur libération conditionnelle, ils ne pourront pas occuper des postes à responsabilité dans les organisations publiques, y compris les syndicats, durant cinq autres années. Le mouvement syndical international escompte que les autorités kazakhes amendent la législation sur les syndicats afin qu’elle respecte les normes internationales du travail, en premier lieu les Conventions nos 87 et 98 de l’OIT, pour que les travailleurs puissent former des syndicats ou adhérer à des syndicats de leur propre fait, sans intervention de l’Etat ».