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La répression syndicale se poursuit en Algérie

20 juin, 2019Le leader syndicaliste algérien indépendant, Raouf Mellal, était à la Conférence internationale du travail à Genève cette semaine pour mettre en lumière les abus de droits humains dont lui et ses collègues syndicalistes ont souffert du fait des autorités algériennes.

C’était pour la troisième année consécutive que la situation de l’Algérie était examinée par la Commission de l’application des normes lors de la Conférence, pour des violations de la fondamentale Convention 87 sur la liberté syndicale.

Raouf Mellal, qui est le Président de l’affilié du gaz et de l’électricité d’IndustriALL, le SNATEG, s’est exprimé devant la Commission le 17 juin aux côtés de représentants de syndicats indépendants issus d’autres Fédérations syndicales internationales, l’UITA et l’ISP. Il a appelé le gouvernement algérien à cesser la répression envers les syndicalistes.

Raouf a expliqué comment le traitement des dirigeants syndicaux en Algérie, qui sont menacés, harcelés et poursuivis devant les tribunaux, continue à se détériorer.

Le 23 avril de cette année, Raouf a été arrêté violemment lors d’une manifestation pacifique et emmené au siège de la police où il a été déshabillé, maltraité et obligé de s’asseoir sur une chaise en fer pour subir un interrogatoire.

À la suite de l’audition, la Commission de l’application de normes a publié son projet de conclusions le 19 juin, Il appelle le gouvernement algérien à :

  • s’assurer qu’il n’y ait aucun obstacle à l’enregistrement de syndicats, de par la loi et en pratique, conformément à la Convention
  • agir sans délai pour traiter les demandes d’enregistrement de syndicats en attente
  • s’assurer que tous les syndicats soient en mesure d’exercer leurs activités et d’élire leurs responsables en toute liberté, de par la loi et en pratique, en conformité avec la Convention
  • amender la Loi sur les syndicats, de sorte à assurer que le niveau minimum requis d’adhérents au niveau d’une entreprise, ainsi que pour la formation de syndicats généraux et de confédérations, ne soit pas une entrave au droit des travailleurs de former et de rejoindre des organisations syndicales de leur choix et que les travailleurs ne soient pas punis d’emprisonnement pour avoir exercé leur droit en vertu de la Convention
  • transmettre des exemplaires du projet de Code du Travail à la Commission des Experts avant sa prochaine session de novembre 2019.

Une mission de l’OIT de haut rang s’est rendue dans le pays du 21 au 23 mai de cette année et a fait différentes recommandations appelant le gouvernement algérien à reconnaître et enregistrer des syndicats indépendants, à réintégrer immédiatement des syndicalistes licenciés illégalement, comme Raouf Mellal, et à permettre aux travailleurs et travailleuses en sous-traitance de rejoindre des syndicats.