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Le dirigeant syndical sud-coréen Han Sang-gyun condamné à trois ans de prison

14 décembre, 2016Le Président de la Confédération coréenne des syndicats (KCTU) a été condamné par la Haute Cour de Séoul pour avoir "mené une protestation violente" en novembre de l'an dernier.

Han Sang-gyun avait été condamné à cinq ans de prison en juillet. En appel, sa peine avait été commuée, le 12 décembre, passant de cinq à trois années de détention, et assortie d'une amende de 500.000 won (430 $). La cour a rejeté les accusations relatives à un rassemblement du 1er mai de cette année.

Han a été inculpé parce qu'il était un des organisateurs d'un rassemblement populaire pour la démocratie et contre la législation anti-travailleurs qui s'était tenu le 14 novembre 2015 et avait donné lieu à des affrontements entre la police anti-émeute et les manifestants. La police avait recouru de manière excessive à la force contre des manifestants pacifiques pour la plupart et avait provoqué la mort de l'agriculteur Baek Nam-gi, tué par un jet de canon à eau.

Alors que personne n'a été inculpé pour le décès de Baek Nam-gi, plus d'une centaine de procédures ont été engagées contre des participants au rassemblement, dont plus d'une dizaine ont été condamnés à des peines de prison.

Han et cinq autres activistes de la KCTU se trouvent toujours dans un centre de détention de Séoul où ils ont récemment reçu la visite d'une délégation du mouvement syndical international dans laquelle figurait le Secrétaire général d'IndustriALL Global Union, Valter Sanches.

Ces dernières semaines, des protestations de masse et une grève générale ont été dirigées contre le gouvernement de la Présidente Park, qui a été mise en accusation le 9 décembre. Celle-ci a refusé de démissionner et conteste sa mise en accusation.

Park Geun-hye a été mise en accusation à la suite d'un scandale de corruption impliquant les chaebols, les puissantes multinationales familiales coréennes qui dominent la vie économique du pays. Les syndicats l'accusent de réprimer les travailleurs pour leur compte.

Les chaebols, au nombre desquelles Samsung et Hyundai, ont une longue histoire de violences antisyndicales. Un rapport publié par IndustriALL et la CSI dénonce les pratiques médiévales de Samsung qui refuse obstinément la présence des syndicats.

La mise en accusation de la Présidente Park et la commutation de la peine de Han sont considérées comme une victoire partielle par les syndicats coréens. Toutefois, le combat pour faire reculer les chaebols et mettre fin à la répression des syndicats est loin d'être gagné.

Valter Sanches a pris part à un défilé de plus d'un million de personnes, le 12 novembre à Séoul, pour réclamer la démission de la Présidente Park. Commentant la condamnation de Han, il a déclaré :

"Grâce à la force et à la détermination des syndicats coréens, et au gigantesque mouvement de solidarité internationale, les choses commencent à bouger.

"Mais il n'en reste pas moins que Han et d'autres sont en prison pour avoir organisé une manifestation pacifique, et que les militants syndicaux subissent une répression acharnée des chaebols.

"Ces militants syndicaux doivent être remis en liberté sans conditions pour que les syndicats coréens puissent poursuivre leur action d'endiguement de la puissance illégitime des chaebols."