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Le gouvernement britannique accepte de nationaliser partiellement une aciérie après une campagne syndicale

22 avril, 2016Le gouvernement britannique a confirmé son intention de prendre une participation de 25 pour cent dans l'aciérie Tata Steel de Port Talbot, dans le Pays de Galles, dans le cadre d'un plan de sauvetage de cette entreprise en difficulté.

L'effondrement des cours mondiaux de l'acier provoqué par la dumping chinois a poussé Tata Steel à se défaire de ses activités au Royaume-Uni, compromettant ainsi des milliers d'emplois.

Le plan de sauvetage a été annoncé par Sajid Javid, secrétaire d'État au commerce du gouvernement conservateur britannique. Cette prise de participation du gouvernement se veut un incitant grâce auquel il devrait être plus facile de trouver un acheteur pour l'entreprise.

Sajid Javid, qui avait tout d'abord exclu toute idée de nationalisation, est un libertaire économique qui a été critiqué pour sa confiance aveugle dans les forces du marché qui l'a fait s'opposer à des tentatives de sauvetage de cette industrie. Le gouvernement conservateur a mis beaucoup de temps à réagir à la crise et a aussi mis son veto à un projet européen de hausse des droits de douane sur l'acier chinois.

Sa décision a été bien accueillie par les affiliés d'IndustriALL comptant des adhérents dans le secteur et qui ont su mobiliser un soutien en faveur de l'industrie en rappelant les cadeaux faits aux banques dans le passé et l'importance de l'acier dans la chaîne d'approvisionnement.

Les syndicats réclament une politique industrielle à long terme, durable, qui lie la production d'acier aux marchés publics et au développement des infrastructures et fasse barrage au dumping.

Commentant cette opération, le Secrétaire général adjoint d'Unite, Tony Burke, a déclaré :

"L'annonce faite aujourd'hui n'est qu'une partie de la solution. Il faut maintenant trouver un acheteur qui veuille reprendre tout Tata Steel UK et assurer l'avenir à longue échéance de la sidérurgie au Royaume-Uni. Nos membres auront aussi besoin de garanties solides pour leurs pensions pendant la procédure de vente et aussi d'assurances que personne n'en sortira pénalisé.

"Le gouvernement a encore beaucoup à faire pour maintenir la sidérurgie en vie."

Roy Rickhiss, le Secrétaire général du syndicat Community, a dit :

"Nous nous félicitons de la volonté du gouvernement de soutenir le financement de la dette et de voir qu'il reste ouvert à la proposition d'une prise de participation de 25 pour cent dans l'entreprise. Les gouvernements doivent poursuivre leur collaboration avec Community parce que nous faisons tout ce que nous pouvons pour assurer l'avenir de notre sidérurgie."

Le Secrétaire général d'IndustriALL, Fernando Lopes, a commenté la situation en ces termes :

"Il est paradoxal de voir un gouvernement conservateur et un secrétaire d'État au commerce fondamentalement libéral nationaliser partiellement la sidérurgie britannique. C'est ce qui se passe lorsque l'idéologie se heurte au mur de la réalité.

"C'est un premier pas, et un pas important qui démontre que nos arguments gagnent du terrain. Mais beaucoup reste à faire pour garantir la pérennité de cette industrie vitale."