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Le gouvernement thaïlandais rencontre IndustriALL à la suite d’une plainte de l’OIT

17 décembre, 2015Le secrétaire général de IndustriALL Global Union, Jyrki Raina, a exhorté le gouvernement thaïlandais à améliorer les droits et libertés des travailleuses et travailleurs lors d’une réunion au ministère du Travail à Bangkok, le 14 décembre 2015. 

La réunion faisait suite à une plainte officielle à l’Organisation internationale du Travail  (OIT) à l’encontre du gouvernement thaïlandais, en octobre, pour son incapacité à protéger les droits des travailleuses et travailleurs et les droits syndicaux dans le pays.

Raina, auquel s’étaient joints des représentant(e)s des affiliés de IndustriALL à la réunion à Bangkok, a dit au secrétaire permanent du ministre du Travail Puntrik Smiti:

“Nous voulons que la Thaïlande offre des emplois de bonne qualité à des millions de travailleuses et travailleurs. Nous aimons la Thaïlande, nous ne voulons donc pas que la Thaïlande brise la vie de ses travailleuses et travailleurs.”

Il a ajouté qu’on assiste à de nombreux conflits dans des entreprises et qu’il est difficile d’adhérer à un syndicat, ce qui a entraîné le plus faible taux de syndicalisation en Asie du Sud-Est, soit 1,5 pour cent des effectifs.

Alors que la réunion avait lieu, les travailleurs de l’entreprise japonaise de technologie, Sanko Gozei, manifestaient devant le ministère. Les manifestants, qui étaient affiliés à IndustriALL par le syndicat thaïlandais TEAM, protestaient pour ne toucher que 75 pour cent de leur salaire en raison de prétendues difficultés financières de l’entreprise.

Cependant, les salaires de la direction et des cadres n’ont pas été réduits. Dans le même temps, Sanko Gozei demande à ses salariés de faire des heures supplémentaires et recrute des intérimaires et des migrants. Raina a dit que IndustriALL soulèvera la question au siège de l’entreprise au Japon.

Raina a également exhorté le gouvernement thaïlandais à ratifier les conventions 87 et 98 de l’OIT, qui traitent de la liberté syndicale et de la négociation collective. Il a ajouté que les défauts importants dans la loi sur les entreprises d’État et la loi sur les relations de travail constituent des obstacles majeurs à une meilleure protection ouvrière en Thaïlande. Le secrétaire permanent a dit que les lois font actuellement l’objet d’une révision par l’agence gouvernementale de la législation, le Bureau du Conseil d’État.

Raina a soulevé la question du statut préférentiel de la Thaïlande avec les États-Unis, qui fera l’objet d’une audience au Congrès américain les 14 et 15 janvier.

Le système de préférences généralisées (SPG) pour le commerce est estimé à 2 milliards d’USD chaque année pour la Thaïlande. La pétition présentée par American Federation of Labor and Congress of Industrial Organizations (AFL-CIO) allègue que la Thaïlande ne répond pas aux critères d’éligibilité du programme du SPG en ce qui concerne les droits des salariés, le respect de la liberté syndicale, la négociation collective, des conditions de travail acceptables, et le travail forcé, notamment pour les migrants. 

L’Union européenne a mis fin à tous les privilèges du SPG pour la Thaïlande le 1er janvier 2015.

Avant la réunion au ministère du Travail, les sept affiliés thaïlandais de IndustriALL s’étaient réunis pour examiner leurs revendications les plus urgentes. Les dirigeants syndicaux se sont plaints du manque d’assistance du ministère du Travail, “si nous ne pouvons pas nous rendre là, où pouvons-nous donc aller?” a demandé l’un d’eux.

Beaucoup disent que les infractions en matière syndicale augmentent, que la loi sur les rassemblements est employée pour contrôler les réunions syndicales, et que les tribunaux deviennent les instruments des employeurs.

Les syndicats ont convenu de porter leur attention sur la ratification par la Thaïlande des conventions 87 et 98 de l’OIT, de faire pression pour obtenir des textes de loi plus fermes sur le travail, et de syndiquer davantage de travailleuses et travailleurs, notamment dans les zones industrielles de la Thaïlande.

IndustriALL et le Centre de solidarité en Thaïlande se sont assuré les services de sept membres pour syndiquer et former davantage de travailleuses et travailleurs dans le pays.

Robert Pajkovski du Centre de solidarité, également présent à la réunion, a décrit la situation ouvrière en Thaïlande comme étant ‘lamentable’.

“La Thaïlande a un marché du travail destiné à donner naissance à des conflits et à une frustration de la main-d’œuvre jusqu’au bout. Un syndicat est réduit à néant chaque semaine,” a dit Pajkovski.

IndustriALL était venu la dernière fois en Thaïlande en mai 2014 pour la conférence régionale Asie-Pacifique. Quelques jours plus tard, une junte militaire a pris le pouvoir dans le pays et les infractions aux relations de travail et aux droits de la personne ont empiré.