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Le harcèlement s'intensifie contre les dirigeants des syndicats et leurs adhérents au Bélarus

20 janvier, 2022Le Syndicat libre des travailleurs de la métallurgie (SPM), affilié à IndustriALL, dénonce un durcissement de la répression contre ses dirigeants et ses adhérents pendant les derniers mois de 2021. Plusieurs ont été licenciés et incarcérés, et certains ont dû fuir le pays pour échapper aux persécutions.

Presque tous les dirigeants des sections locales du SPM ont été licenciés par les grandes compagnies, dont l'usine automobile de Minsk (MAZ), l'entreprise BELAZ, l'atelier de tracteurs de Minsk MTW, BKM Holding, l'usine de moteurs de Minsk MMP, l'Usine de tracteurs de Minsk et l'Usine d'électrotechnique de Minsk.

Le 17 novembre, le responsable de la section locale du SPM à la MAZ, Artyom Zhernak, a été incarcéré sur ordre du Comité de la sécurité d'État et son appartement a été perquisitionné à deux reprises. Ils est toujours en détention.

Le domicile d'Alla Tsvirko, une militante du SPM employée à la MAZ, a aussi été perquisitionné. Sous la menace de poursuites pénales, elle a dû fuir le Bélarus, tout comme son collègue chargé de la presse, Sergey Gultsov.

La répression contre les adhérents du SPM s'est intensifiée à l'entreprise MMP. Le 21 octobre, Nikolaï Chibeko a été interpellé, son domicile perquisitionné et du matériel a été saisi. Le 22, des agents de la sécurité d'État ont arrêté Pavel Gaïduk et Daniil Vosinsky sur leur lieu de travail. Ils ont été condamnés à 10 et 15 jours de détention respectivement avant d'être licenciés par MMP à leur remise en liberté.

Le même jour, Alexander Mogilevitch, lui aussi syndiqué, a été interrogé par le Comité de la sécurité d'État. Le 3 novembre, Viktor Verovsky, un membre du SPM dont le contrat avec MMP n'a pas été reconduit pendant l'été, a été arrêté et condamné à 45 jours de détention. Des agents de la sécurité d'État ont perquisitionné le domicile d'Andreï Komlik-Yamatin, ancien salarié de MMP et membre du SPM, et il a été forcé de quitter le pays.

Le domicile du militant du SPM employé chez BELAZ Alexander Smolsky, a été perquisitionné à trois reprises et il a dû fuir le Bélarus sous la menace de poursuites pénales. Fin 2021, après des pressions et menaces répétées, BELAZ n'a pas renouvelé le contrat de travail d'Alexey Gubitch, le président de la section locale du SPM. Après son licenciement, quatre membres de la section locale du SPM ont été privé du versement de leurs primes.

Le 7 décembre, Viktor Mikhalchik, membre du SPM, a été arrêté pendant deux jours à Grodno avant d'être condamné à une amende de 800 roubles (310 $).

Le harcèlement des syndicalistes se traduit aussi par de la discrimination, les membres du SPM étant exclus des listes de travailleurs pouvant prétendre à diverses primes et mesures d'incitation prévues dans les conventions collectives.

Dans un courrier au président du Comité d'enquête et au procureur général de la République du Bélarus, le secrétaire général d'IndustriALL, Atle Høie, écrit :

"Nous vous exhortons à remettre immédiatement en liberté tous les responsables et activistes syndicaux détenus illégalement, dont Artyom Zhernak, et à stopper les violations continues des obligations internationales contractées par la convention 87 de l'OIT que le Bélarus a ratifiée."