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Le licenciement au Zimbabwe d’un membre du Comité exécutif de IndustriALL est un affront

9 octobre, 2012IndustriALL prend des mesures alors que le harcèlement du syndicat des travailleurs de l’électricité du Zimbabwe (ZEWU) s’est intensifié la semaine dernière avec le licenciement de sa présidente Angeline Chitambo.

Le licenciement de la présidente Chitambo, qui est également membre du Comité exécutif de IndustriALL, a eu lieu sans un véritable procès et fait suite au licenciement de 135 travailleurs de la centrale électrique Zimbabwe Electricity Supply Company (ZESA) en juillet 2012, qui fait l’objet actuellement d’une campagne de LabourStart (http://www.labourstartcampaigns.net/show_campaign.cgi?c=1541) .

IndustriALL a réagi au traitement infligé au membre de son Comité exécutif en coordonnant des visites, le 10 octobre, aux ambassades du Zimbabwe à Johannesburg et à Genève. La direction de IndustriALL s’est rendue le 10 octobre à la mission du Zimbabwe aux Nations unies à Genève, où elle a demandé de rencontrer l’ambassadeur Manzou. L’ambassadeur avait ignoré plusieurs demandes de rencontre, et il a une fois de plus opposé son refus. Voir la vidéo du secrétaire général Raina insistant pour que l’ambassadeur entende les demandes de justice pour le ZEWU et Angeline Chitambo.

Simultanément à la visite à Genève, une réunion a eu lieu à l’ambassade du Zimbabwe à Johannesburg entre Mme Florance Makombe chargée du commerce et de l’investissement à l’ambassade et la direction du bureau régional de IndustriALL accompagnée de responsables des affiliés de NUM et de NUMSA. La délégation syndicale a demandé l’intervention du gouvernement du Zimbabwe pour s’assurer que ZESA applique la décision d’arbitrage et réintègre les personnes licenciées ou tout au moins leur donne la possibilité d’être entendues de manière équitable.

ZEWU a signifié une intimation d’appel à l’entreprise Zimbabwe Electricity Supply Comp (ZESA) basée sur le fait que l’audition disciplinaire n’a pas été décidée correctement, en ce sens que la convocation n’a été délivrée que 4 heures avant l’audition et non avec un délai de 3 jours ouvrables comme le prévoit la loi. Chitambo a été licenciée après une audition tenue en son absence et en l’absence de ses représentants juridiques et syndicaux. 

La direction de ZESA prétend que Chitambo a divulgué à une conférence de presse des informations confidentielles qui ont porté préjudice à l’image de l’entreprise. Le secrétaire général adjoint du ZEWU, Mbonisi Sibanda, maintient que si Chitambo était présente à la conférence de presse, ce sont d’autres dirigeants syndicaux qui ont parlé aux journalistes. 

La conférence de presse concernait le refus de ZESA d’appliquer une décision d’arbitrage sur l’augmentation des salaires pour laquelle l’entreprise déclarait être dans une situation financière difficile. ZEWU a tous les droits de parler publiquement de la situation financière de ZESA, du fait que ce sont les travailleurs et travailleuses qui en portent le fardeau.

Alors que les chefs d’accusation portés contre Chitambo sont sans fondement, étant donné son  silence à la conférence de presse, leur caractère absurde est l’indication manifeste d’une volonté de nuire. L’un des chefs d’accusation concerne la menace proférée par Chitambo de couper l’alimentation électrique du pays, qui selon ZESA aurait eu de graves répercussions économiques. Il est clair que cette prétendue menace n’a pas eu de conséquences graves, ce qui donne à douter fortement des accusations portées contre Chitambo.

ZEWU suit une ligne fixée correctement en abordant en premier avec ZESA le licenciement de Chitambo, tout en étant prêt à porter l’affaire au tribunal du travail. “On ne peut pas tolérer ce type d’arrogance et de mépris pour la primauté du droit”, a déclaré Sibanda. “Nous soutenons que la présidente doit avoir la possibilité d’être entendue de manière équitable avant qu’un tribunal ne prononce un verdict.”

Les syndicats de l’industrie énergétique affiliés à IndustriALL en Afrique australe font pression sur leurs centrales électriques en menant des actions solidaires, et sur le Southern Africa Power Pool, pour les inciter à prendre cette question en ligne de compte avec ZESA, ainsi que les autres infractions aux droits du travail.

La direction de IndustriALL se rendra le 10 octobre à la mission du Zimbabwe auprès des Nations unies à Genève, pour exiger l’organisation d’une réunion avec l’ambassadeur Manzou. Plusieurs demandes de réunion ont été ignorées par l’ambassadeur. Une réunion identique se tiendra à Johannesburg entre l’ambassadeur du Zimbabwe et la direction du bureau régional de IndustriALL avec les affiliés NUM et NUMSA.

Soutenez la campagne de LabourStart pour le ZEWU ici.