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Le syndicat sud-africain condamne le meurtre brutal d’une travailleuse

20 janvier, 2022Nokufa Jessica Ndaba-Modise, une infirmière auxiliaire pour la santé au travail qui travaillait à la Clinique Highveld appartenant à la compagnie minière Thungela à Witbank, a été poignardée à mort, selon toute vraissemblance par son conjoint, la veille de Noël. Le Syndicat national des mineurs NUM, auquel elle appartenait, est furieux.

Le NUM, affilié à IndustriALL Global Union, condamne ce meurtre brutal qu’il qualifie de féminicide. Selon le syndicat, les pneus de sa voiture ont été crevés à l’aide d’un couteau par le conjoint dans un centre commercial, ce qui a ralenti sa fuite. Alors qu’elle cherchait de l’aide dans un garage voisin, le conjoint l’a suivie et tuée. Le tueur présumé est accusé de meurtre et est en liberté sous caution après une comparution devant le tribunal.

“Ses deux jeunes fils sont traumatisés et traversent une période difficile après la perte tragique de leur mère bien-aimée. Le NUM présente ses plus sincères condoléances à la famille de la camarade Jessica, à ses collègues et à ses amis. Nous nous souviendrons d’elle comme d’une personne pleine d’entrain, aimante et attentionnée,”

a indiqué Kay Pholoba, Secrétaire du NUM pour la région du Highveld.

“C’est une perte énorme pour le NUM et douloureuse, car elle est survenue des mains d’une personne qui prétendait l’avoir aimée et pris soin d’elle. Nous sommes inondés d’histoires de femmes et d’enfants victimes du taux élevé de féminicides dans le pays. Le NUM appelle les associations qui militent pour l’égalité des genres à s’unir et à prendre des mesures pour mettre fin à ces meurtres horribles et insensés,”

a-t-elle ajouté.

Christine Olivier, Secrétaire générale adjointe d’IndustriALL, a pour sa part déclaré :

“En tant qu’organisation, nous réitérons le message selon lequel nous ne tolérerons jamais la violence et le harcèlement basés sur le genre (VHBG) et nous continuerons à soutenir les campagnes visant à éradiquer la VHBG.”

Les études menées par IndustriALL dans les secteurs de l’exploitation minière, du textile, de l’habillement, de la chaussure et du cuir ont conclu que la violence domestique est un problème courant pour les travailleuses de ces secteurs. Elle a un impact négatif sur la participation des femmes au travail, notamment sur les questions de sécurité.

IndustriALL, avec le soutien de Fondation Friedrich Ebert (FES), a organisé une série d’ateliers en ligne en 2021 afin de renforcer les capacités syndicales en matière de lutte contre la violence liée au genre dans le monde du travail, en utilisant la Convention 190 de l’Organisation internationale du travail comme l’un de ses outils. Au cours de la formation, la violence domestique a été pointée du doigt comme une menace quotidienne pour la vie des travailleuses et il a été établi que les syndicats doivent travailler avec les organisations de la société civile et les autres parties prenantes pour l’enrayer.

IndustriALL a élaboré des lignes directrices à l’intention des syndicats sur la manière de répondre aux impacts de la violence domestique dans le monde du travail.

Plus de 40 délégués syndicaux des secteurs de l’exploitation minière, du textile et de l’habillement d’Afrique du Sud ainsi que d’autres pays d’Afrique subsaharienne ont participé à cette formation, qui sera étendue à d’autres secteurs cette année. Les délégués syndicaux sont également censés poursuivre la formation en tant que “multiplicateurs” des compétences et des stratégies visant à mettre fin à la VHBG dans leurs syndicats et leurs pays.

L’Afrique du Sud a ratifié en 2021 la Convention 190 de l’OIT visant à mettre fin à la violence et au harcèlement dans le monde du travail. Cependant, les syndicats affirment que sa mise en œuvre ainsi que celle d’autres lois nationales est nécessaire de toute urgence pour éliminer le fléau de la violence domestique et de la VHBG.