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Le syndicat sud-africain revendique le retrait du préavis de licenciement de 200 mineurs

19 août, 2021Le Syndicat national des mineurs (NUM) revendique le retrait du préavis de licenciement de 200 travailleurs sur les 301 que compte la mine d’or de China Africa Precious Metals (CAPM) à Matlosana, affirmant que CAPM n’a pas épuisé toutes les options avant de prendre cette décision.

Selon le NUM, lorsque la société a repris la mine en 2012, elle a promis d’améliorer l’entretien du puits de mine et l’exhaure. CAPM avait également promis de créer 10.000 emplois et avait dit qu’elle commencerait par embaucher 2.000 travailleurs.

Au lieu de procéder à des licenciements, le syndicat propose que les travailleurs soient mis en chômage technique par rotation, avec un salaire de 50 %, pour permettre à l’entreprise de réparer les machines d’extraction de la mine. Les travailleurs reprendraient ensuite le travail lorsque la mine sera pleinement opérationnelle.

De plus, le syndicat souhaite que CAPM fasse une demande pour le régime de chômage temporaire. Le Fonds de chômage temporaire Covid-19 relève du Ministère du Travail et de l’Emploi et a été créé pour aider les entreprises qui sont en détresse à cause de la pandémie.

“Ces licenciements sont un double coup dur pour nous, après être passés d’Aurora à CAPM lors du changement de mains de la mine. Nous n’avons pas été payés par Aurora et l’affaire est en cours de règlement au tribunal. Et voilà maintenant que nous sommes licenciés,”

déclare Mguga Mava. Il travaille au département d’ingénierie de la mine depuis 12 ans et affirme qu’Aurora, qui a été mise en liquidation, doit toujours de l’argent aux travailleurs.

L’histoire de la mine d’or de Pamodzi est mouvementée. CAPM a repris la mine en 2011 et aurait exigé que les travailleurs sud-africains renoncent aux droits que leur confère la législation du travail dans le cadre d’un nouvel accord avec Pamodzi Gold. Le conflit a été résolu entre le NUM et CAPM, qui se serait engagée à “une implication constructive à l’avenir, reposant sur la confiance mutuelle et la bonne volonté”.

“Le NUM n’est pas d’accord avec CAPM sur la suppression de 66 % des emplois. Nous sommes déçus de constater que ce sont les mêmes anciens travailleurs d’Aurora qui seront touchés par ces suppressions de postes. Le NUM espérait qu’à la réouverture de la mine, le chômage dans la région serait réduit et que les conditions offertes aux travailleurs de cette mine seraient alignées sur celles du secteur, comme l’entreprise s’y était engagée.

Nous sommes très déçus de revenir en arrière alors que la mine passe en phase d’entretien et de maintenance et qu’elle risque la fermeture,”

indique Masibulele Naki, Secrétaire régional du NUM pour Matlosana.

Le syndicat affirme que les entreprises à capitaux chinois comme CAPM exploitent les travailleurs “sans faire preuve du moindre respect pour les droits fondamentaux du travail”.

Le NUM est parti en grève dans cette mine en 2018 pour obtenir de meilleures conditions de santé et de sécurité afin d’éviter des situations dans lesquelles les travailleurs seraient contraints d’évoluer dans des conditions dangereuses. À l’époque, aucune évaluation des risques n’a été effectuée conformément à la réglementation minière. La grève a forcé le département des ressources minières et de l’énergie à inspecter la mine et à demander à l’employeur de se mettre en conformité.

Cependant, les travailleurs affirment que certains problèmes liés aux moteurs de la machine d’extraction, aux câbles et aux détecteurs d’anomalies de communication pour les opérateurs ne sont toujours pas résolus.

“Les emplois doivent être préservés, en particulier dans les conditions difficiles sous la Covid-19. ACPM devrait dialoguer avec le NUM et le gouvernement pour trouver des moyens de sauvegarder les emplois. Il est important de toujours se rappeler que les travailleurs ont des familles à charge et que leur bien-être doit être sérieusement pris en compte avant de décider de licenciements,”

a déclaré Paule France Ndessomin, Secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Afrique subsaharienne.