8 septembre, 2025DÉCLARATION : À la veille de la prochaine Assemblée générale des Nations unies à New York, les Fédérations syndicales internationales soussignées, représentant plus de 200 millions de travailleurs et de travailleuses dans le monde entier par l’intermédiaire de la Confédération syndicale internationale (CSI), des Fédérations syndicales internationales (FSI) et de la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE (TUAC), soutiennent pleinement l’engagement croissant des gouvernements à reconnaître l’État de Palestine.
Nous appelons tous les pays à franchir cette étape cruciale vers la création d’une Palestine démocratique et souveraine, vivant dans une paix juste et durable aux côtés d’un Israël sûr.
En mai 2024, les dirigeants des Fédérations syndicales internationales avaient rejoint une délégation historique en Palestine. À Ramallah, ils ont rencontré des syndicats et des personnalités de l’Autorité palestinienne. Le message était clair : la reconnaissance de la Palestine en tant qu’État est essentielle pour construire un avenir souverain et démocratique et pour garantir la paix et la dignité de son peuple.
À ce jour, 147 des 193 États membres des Nations unies ont officiellement reconnu la Palestine. Les Fédérations syndicales internationales félicitent les gouvernements qui se préparent à acter la reconnaissance lors de l’Assemblée générale des Nations unies de 2025.
La reconnaissance affirme le droit du peuple palestinien à l’autodétermination, renforce le droit international et contribue à créer les conditions d’une véritable négociation entre deux parties égales. La reconnaissance est également un pas vers la correction du déséquilibre des pouvoirs, qui prolonge l’occupation illégale de la Cisjordanie et de la bande de Gaza et l’instabilité tant qu’elle se poursuit.
La reconnaissance de la Palestine n’est pas seulement une question de justice, mais aussi une nécessité. Des décennies de retard n’ont apporté que des cycles de violence et de désespoir et, aujourd’hui, ces échecs ont abouti à des pertes humaines catastrophiques, à des destructions massives et à la crise humanitaire la plus grave à laquelle le peuple palestinien ait été confronté depuis des décennies, comme l’ont souligné les experts de l’ONU la semaine dernière. La reconnaissance aujourd’hui enverrait un signal fort indiquant que la communauté internationale n’acceptera plus le report sans fin des droits des Palestiniens. C’est le fondement sur lequel un véritable processus de paix peut être construit.
Pour le mouvement syndical international, le principe est clair : les travailleurs et travailleuses du monde entier ont le droit de vivre dans la liberté, la dignité et la sécurité. Le peuple palestinien ne mérite pas moins. La reconnaissance de l’État de Palestine ne doit pas être considérée comme une récompense à la fin des négociations. Elle est un élément essentiel d’une paix juste et durable.
Nous exhortons tous les gouvernements à s’engager dans cette voie aux Nations unies. La reconnaissance est l’expression concrète de la volonté de la communauté internationale de défendre les droits humains, de garantir le respect des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et de progresser vers une Palestine libre, indépendante et viable. Ce n’est que sur cette base qu’un État d’Israël sécurisé et un État de Palestine souverain pourront coexister en paix.
Signataires : David Edwards, Secrétaire général de l’Internationale de l’éducation ; Atle Høie, Secrétaire général d’IndustriALL Global Union ; Luc Triangle, Secrétaire général de la Confédération syndicale internationale ; Christy Hoffman, Secrétaire générale d’UNI Global Union ; Steve Cotton, Secrétaire général de la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) ; Ambet Yuson, Secrétaire général de l’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois ; Adriana Paz Ramírez, Secrétaire générale de la Fédération internationale des travailleurs domestiques ; Daniel Bertossa, Secrétaire général de l’Internationale des services publics ; Kristjan Bragason, Secrétaire général de l’Union internationale des travailleurs-euses de l’alimentation, de l’agriculture, de l’hôtellerie-restauration, du catering, du tabac et des branches connexes (UITA) ; Veronica Nilsson, Secrétaire générale de la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE (TUAC) ; Anthony Bellanger, Secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes.
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