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Les syndicats à la COP26 : ce que nous avons fait, obtenu, et ce sur quoi nous devons dorénavant nous concentrer

17 novembre, 2021Des délégués syndicaux, dont des représentants d’IndustriALL Global Union et d’industriAll Europe, ont passé deux semaines intenses à faire du lobbying et à organiser les choses à la COP26 de Glasgow pour s’assurer que les questions relatives aux travailleurs et travailleuses figurent à l’ordre du jour de la Conférence sur le climat.

Les syndicats participent aux COP depuis 2008 et leur capacité à s’organiser et à influencer les résultats s’est accrue chaque année. La délégation syndicale est arrivée à Glasgow bien préparée. Les syndicats ont fait pression sur les négociateurs, organisé et coordonné une réponse collective et mis sur pied des coalitions ainsi que des réseaux. Les syndicats ont participé à un certain nombre d’événements et de réunions, tant à l’intérieur de la Zone bleue, l’espace officiel de la COP26, qu’à l’extérieur.

Pour entrer dans la Zone bleue, les délégués devaient obtenir un laissez-passer officiel, subir un test Covid quotidien et supporter une longue attente à la sécurité, généralement une heure chaque matin. La délégation syndicale a coordonné son travail par le biais d’une réunion quotidienne le matin et d’un groupe WhatsApp, où elle a partagé des documents et des informations logistiques.

Les délégués font la queue pour entrer dans la Zone bleue

À l’extérieur de la Zone bleue, la Coalition COP26, composée d’organisations de la société civile, dont des syndicats, a organisé un contre-sommet, qui comprenait environ 200 événements. Les syndicats ont également organisé un certain nombre d’événements parallèles distincts. L’ordre du jour d’IndustriALL pour la conférence est disponible ici.

En raison du grand nombre d’événements, les délégués ont choisi des domaines clés sur lesquels se concentrer. Pour IndustriALL, une priorité majeure était d’obtenir des engagements solides sur la Transition juste. Une journée typique à la COP comprenait des réunions à l’intérieur de la Zone bleue et en ville.

Le 3 novembre, par exemple, IndustriALL a participé à deux réunions dans la Zone bleue : un groupe de travail de l’OIT sur la Transition juste et le Travail décent, ainsi qu’un événement parallèle de la CSI sur le même thème.

Le 4 novembre était la Journée de l’énergie dans la Zone bleue, et un plan visant à décarboner le secteur énergétique sud-africain a été annoncé. Sharan Burrow, de la CSI, a qualifié ce plan de “modèle à suivre”.

Lors du #COP26 #EnergyDay (Journée de l’Énergie de la COP26), le Partenariat international pour une transition énergétique juste destiné à financer la décarbonation de l’Afrique du Sud a été présenté, @SharanBurrow de la CIS (@ituc) a qualifié cet accord de modèle de Transition juste #JustTransition ; pic.twitter.com/wpaoDlUWmE  

Dans l’après-midi, une réunion hybride a été organisée par IndustriALL et industriAll dans les bureaux de l’affilié britannique Unite, afin d’élaborer les meilleures pratiques en matière de Transition juste. Environ 150 personnes y ont assisté, sur place ou en ligne, et de nombreux exemples ont été partagés par différents pays.

Délégués au siège de Unite

Le lendemain, 100.000 manifestants ont bravé le froid glacial et la pluie battante pour défiler dans la ville à l’occasion de la Journée mondiale d’action pour la justice climatique, rejoignant ainsi les manifestants de villes du monde entier. La manifestation, qui comprenait un important contingent de syndicats, a défilé de Kelvingrove Park à Glasgow Green.

Le lendemain, 100.000 manifestants ont bravé le froid glacial et la pluie battante pour défiler dans la ville à l’occasion de la Journée mondiale d’action pour la justice climatique, rejoignant ainsi les manifestants de villes du monde entier. La manifestation, qui comprenait un important contingent de syndicats, a défilé de Kelvingrove Park à Glasgow Green.

Ce soir-là, la CSI, IndustriALL, la confédération norvégienne LO et le Congrès des syndicats écossais (STUC) ont organisé une réunion pour débattre de la Transition juste dans le secteur de l’énergie, en particulier le pétrole et le gaz, où IndustriALL a proposé l’idée de négocier des accords mondiaux de Transition juste.

Le 7 novembre, la délégation syndicale a tenu une réunion stratégique d’une journée à l’université de Strathclyde. La journée a été marquée par la participation de hauts dirigeants des fédérations syndicales internationales et des centrales syndicales STUC et TUC.

Corinna Zierold, d’industriAll Europe, et Diana Junquera Curiel, d’IndustriALL Global Union.

Entre ces réunions, les délégués devaient suivre en priorité les négociations, mettre à jour des documents et rédiger des rapports. Trouver un espace de travail avec une connexion Internet et de l’électricité pour recharger les appareils était donc essentiel. La Zone bleue étant extrêmement animée et bruyante, il fallait souvent travailler dans n’importe quel endroit de la ville offrant un espace approprié.

Le 10 novembre, IndustriALL et industriAll ont organisé un événement parallèle commun dans le pavillon européen de la Zone bleue pour débattre de ce qu’il faut faire pour que la Transition juste devienne une réalité. Cet événement était extrêmement important, en raison de la difficulté d’y obtenir un créneau et parce que les organisateurs ont confirmé qu’il s’agissait du seul événement syndical organisé dans leur pavillon.

Les expériences de Transition juste #JustTransition sont très différentes selon les pays : Colin Potter de Unite @unitetheunion s’est dit “extrêmement frustré” par le gouvernement britannique, tandis que Karl-Petter Thorwaldsson de @SSAB_AB a affirmé que les travailleurs et travailleuses en Suède sont positifs et voient des emplois créés.  #COP26 pic.twitter.com/OOBd0vbDBR

— IndustriALL (@IndustriALL_GU) 10 novembre 2021

Outre les réunions officielles, les délégués ont également rencontré et fait pression sur des ministres et rencontré des représentants de la société civile. De nouvelles amitiés et relations professionnelles se sont formées et des idées ont été partagées.

Alors que les discussions débordaient, les syndicats sont restés connectés à la session plénière finale jusqu’à 23h45 le samedi 13 novembre. Richard Hardy, du syndicat Prospect, a prononcé un discours de clôture au nom du mouvement syndical international, exprimant sa déception face au manque d’ambition des dirigeants mondiaux.

Malgré l’insuffisance du Pacte de Glasgow pour le climat, les syndicats ont estimé que leurs interventions avaient été fructueuses et que les revendications syndicales clés faisaient l’objet d’une dynamique croissante.

À propos de la voie à suivre, la Directrice de l’énergie d’IndustriALL et déléguée à la COP, Diana Junquera Curiel, a déclaré :

“Une tâche importante nous attend : nous devons nous assurer que les pays respectent leurs engagements en matière de Transition juste et que l’argent investi dans cette transition profite à nos membres. Pour obtenir le meilleur résultat possible, notre réponse doit être coordonnée et mondiale.

Cela signifie que nous devons consulter nos affiliés pour leur expliquer comment les engagements de la COP sont susceptibles de les affecter et pour les aider à se préparer à influencer eux-mêmes les choses autant que possible.

Pour nous, le fonds de décarbonation pour Eskom en Afrique du Sud est un test crucial. S’il peut être réalisé avec succès, avec l’accord du syndicat et une Transition juste pour tous les travailleurs et travailleuses touchés, il créera un modèle important que nous pourrons utiliser partout.

Nous sommes à un point de basculement crucial dans l’histoire du monde. Il n’est pas trop tard pour empêcher un changement climatique dangereux, mais nous en sommes très proches. Si nous construisons une coalition forte, nous pouvons forcer nos gouvernements à avoir l’ambition d’investir dans l’avenir, au lieu de se contenter d’espérer que les marchés mettent au point une solution technique.

Nous pouvons construire un monde meilleur pour tous.”

“Les fonds pour la Transition juste #JustTransition sont destinés aux gens, pas aux entreprises”, a déclaré Diana Junquera @dianajunquerac d’IndustriALL. “Toute entreprise qui ne consulte pas ses salariés et leurs syndicats ne devrait pas recevoir ces fonds”. #COP26 pic.twitter.com/4D8RNMx8dA

— IndustriALL (@IndustriALL_GU) 10 novembre 2021

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