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Les syndicats argentins du textile s’unissent pour faire campagne contre le travail précaire

24 août, 2015Cinq syndicats du textile affiliés à IndustriALL se sont mis d’accord à l’issue d’une réunion tenue à Buenos Aires ce 11 août pour joindre leurs forces au sein d’une campagne contre le travail précaire dans leur secteur.

Des ateliers clandestins qui exploitent principalement des travailleurs étrangers qui n’ont aucuns des droits fondamentaux du travail sont courants dans le secteur textile en Argentine. Les syndicats du secteur ont rencontré des représentants d’IndustriALL pour débattre de la manière d’améliorer les conditions de travail de ces travailleurs. Ils se sont accordés pour démarrer une campagne contre le travail précaire à la veille de la Journée mondiale d’action pour le travail décent du 7 octobre.

La réunion a vu la présence de représentants de l’Association ouvrière du Textile (Asociación Obrera Textil, AOT), de la Fédération nationale ouvrière de l’Industrie du Vêtement et des Secteurs connexes (Federación Obrera Nacional de la Industria del Vestido y Afines, FONIVA), du Syndicat ouvrier de l’Industrie du Vêtement et des Secteurs connexes (Sindicato Obrero de la Industria del Vestido y Afines, SOIVA) et du Syndicat des Tailleurs (Union Cortadores de la Indumentaria, UCI), tous affiliés à IndustriALL, ainsi que du Syndicat des Salariés de l’Industrie textile et des Secteurs connexes (Sindicato de Empleados Textiles de la Industria y Afines, SETIA). La réunion comptait également sur la participation du Secrétaire régional d’IndustriALL Jorge Almeida ainsi que des Coordinateurs de Projet pour le Travail précaire, Armelle Seby (au plan mondial) et Elías Pintado (au plan régional).

Le travail précaire dans les ateliers clandestins

Chaque délégué syndical a décrit les problèmes rencontrés et proposé des solutions possibles. Une des problématiques est celle des travailleurs immigrés qui viennent travailler dans le pays au sein d’ateliers textiles clandestins où règnent exploitation et misère. Environ 2,7 millions de Boliviens, à qui l’on a fait miroiter la promesse d’un travail décent, ont émigré en Argentine.

Au bout du compte, ils sont employés dans des conditions de travail précaires sans aucune assurance santé. Ils prestent de longues heures et sont souvent victimes de blessures sur le lieu de travail en raison de l’absence de mesures de sécurité. Les syndicats se sont dès lors accordés pour organiser une campagne ambitieuse pour tenter d’attirer l’attention du gouvernement et des compagnies textiles.

“Il faut que nous leur fassions réaliser qu’il est de leur devoir d’un point de vue social de fournir des conditions de travail décentes. Nous parlons ici d’esclavage, de travail des enfants et d’ateliers clandestins. Il existe des milliers d’ateliers de couture et de confection dans le district de Flores qui exploitent la misère avec de telles conditions de travail. Nous avons particulièrement à cœur d’agir pour influencer le législateur. Il est essentiel que les syndicats se focalisent sur cette question auprès de chacune de ces entreprises,” a expliqué Heraldo Pablo Mage de l’UCI.

Armelle Seby et Elías Pintado ont indiqué que le travail précaire constituait une des cinq priorités d’IndustriALL. Les syndicats sont encouragés à ajouter cette problématique à leurs ordres du jour afin d’empêcher que le travail précaire ne devienne encore plus répandu. IndustriALL recommande trois méthodes pour agir : des campagnes pour promouvoir de meilleures législations, des campagnes pour promouvoir la syndicalisation et la négociation collective. Le but est de construire des stratégies communes durables dans ces trois domaines.

L’assemblée a proposé des plans d’action ainsi que d’autres séminaires de planification et s’est accordée sur l’importance d’améliorer les contacts entre les syndicats affiliés à IndustriALL de sorte à faciliter l’échange d’informations, à améliorer le soutien entre tous et à constituer un ordre du jour commun. Enfin, il a été convenu de tenir une nouvelle réunion avant le 7 octobre afin d’élaborer un plan d’action pour une campagne contre le travail précaire.

Jorge Almeida a évalué l’importance de la réunion en ces termes :

“Le travail précaire nous impose de réorganiser nos tâches et d’améliorer le fonctionnement journalier de nos syndicats. Nous félicitons les syndicats du textile d’Argentine qui ont accepté de mandater des représentants à cette réunion et de débattre de la manière de renforcer le travail syndical afin de promouvoir des emplois décents.”