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Les syndicats brésiliens combattent l’externalisation

31 mars, 2015Le Parlement brésilien se prononcera le 7 avril par vote sur un projet de loi de libéralisation de l’externalisation. Le même jour, plusieurs affiliés de IndustriALL prévoient de manifester aux côtés de leurs confédérations syndicales dans la capitale Brasilia pour tenter d’empêcher l’adoption de la loi. 

Les 24 et 25 mars, le projet de IndustriALL sur l’emploi précaire en Amérique latine a tenu un séminaire national, conjointement au projet sur les jeunes de IndustriALL à Praia Grande - Sao Paulo. Les affiliés de IndustriALL se sont engagés à participer à la grande manifestation du 7 avril, et de mieux informer les  travailleurs et travailleuses sur le combat mené actuellement contre le vote du projet de loi PL 4330.

Au Brésil, les intérêts des milieux d’affaires travaillent d’arrache-pied pour obtenir la libéralisation de l’externalisation. L’année dernière, les syndicats ont réussi grâce à une campagne très active, à bloquer un processus judiciaire auprès de la Cour suprême fédérale du Brésil, engagé par une entreprise de pâte à papier et de papier. Si le tribunal avait tranché en faveur de l’entreprise, cela aurait établi une jurisprudence permettant aux employeurs d’externaliser les travaux liés également à leurs activités essentielles.

Pendant deux ans, les syndicats ont multiplié les actions destinées à bloquer l’adoption du projet de loi PL 4330. Ils ont réussi à mobiliser d’autres partenaires de la société civile dans le cadre du Forum pour la défense des travailleurs externalisés. Ce forum s’adresse à différents secteurs de la société civile (universitaires, ONG) et à des confédérations syndicales, et fait activement campagne contre l’externalisation. Les syndicats ont présenté d’autres modèles de projets de loi sur la réglementation de l’externalisation, ainsi que des amendements au projet actuel. Toutefois, le Parlement n’a pas tenu compte de ces initiatives. Les syndicats cherchent à retarder le vote, ajouter des amendements au projet de loi et ouvrir un débat public incluant des partenaires sociaux pour discuter de la question de l’externalisation.

Les jeunes femmes et hommes sont parmi les plus touchés par l’emploi précaire. En 2014, la main-d’œuvre externalisée au Brésil représentait 27 pour cent de l’ensemble du secteur formel dans le pays (environ 13 millions de salariés). Les salaires des personnes précarisées étaient inférieurs de 25 pour cent, elles travaillaient trois heures de plus par jour, et la rotation de personnel était plus élevée.

Aux côtés de leurs confédérations syndicales, les affiliés de IndustriALL mènent la campagne contre l’emploi précaire au Brésil. Le projet offre une plate-forme de discussion et de planification des activités. Un comité de coordination, auquel participent les directions de plusieurs affiliés de IndustriALL, dirige le projet sur l’emploi précaire.

En 2014, les affiliés ont réussi à obtenir des contrats permanents pour 3.500 travailleurs et travailleuses précaires (dont 1.000 salariés chez Renault- Paraná et 212 chez Volkswagen-Curitiba). Cette année, en dépit d’une situation économique difficile, le syndicat du caoutchouc de Sao Paulo a pu obtenir la régularisation de la situation de personnes occupant un emploi précaire dans le département de la gestion de la qualité de Titan.

Les affiliés ont également signalé des succès dans la limitation de l’externalisation dans les activités satellites par la négociation collective (accords de St Gobain, Scania, Renault, accord dans les industries de la chaussure, du cuir, de la confection et du textile dans l’État fédéré de Paraná).

Ribeirão Preto (Sao Paulo), syndicat des métallurgistes (affilié à CNTM-Força Sindical) a signé un accord avec l’entreprise principale pour assurer l’extension de la convention collective à tous les salariés des entreprises sous-traitantes. Les métallurgistes de San Carlos (affiliés à CNM-CUT) ont négocié la même clause avec l’entreprise Dynamic.

Des affiliés ont effectué des inspections du travail avec le ministère du Travail dans des établissements où des plaintes concernaient l’emploi précaire et de mauvais traitements de la part d’employeurs

(par exemple, par le syndicat des couturiers de Sao Paulo, où des établissements ont recours une main-d’œuvre en condition d’esclavage, les syndicats du textile de RN, Pernambuco et Sao Paulo).

Le syndicat Santos Chemical (Baixada Santista) a relevé un nombre important d’accidents dans des entreprises qu’il représente, les victimes étant des travailleurs externalisés. Après avoir réalisé des efforts qui n’ont pas permis d’aboutir à une négociation avec l’entreprise, le syndicat a présenté des plaintes au service de police, dans lesquelles il nomme les accidents comme étant des crimes de l’employeur contre des travailleurs et travailleuses.

IndustriALL soutient le combat mené par ses affiliés brésiliens contre l’emploi précaire. Fernando Lopes, secrétaire général adjoint de IndustriALL, dit: 

“L’adoption de la nouvelle loi est un défi aux progrès réalisés par les affiliés de IndustriALL au Brésil. IndustriALL soutient la forte mobilisation de ses affiliés le 7 avril.