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Les syndicats de l’eSwatini condamnent la violence à l’encontre de grévistes

20 septembre, 2018Les travailleurs et travailleuses du syndicat de l’habillement et du textile ne lâchent rien par rapport à leurs revendications en vue de meilleurs salaires et conditions de travail, en dépit de l’usage d’une force excessive de la part de la Police royale de l’eSwatini qui a conduit à des arrestations et des blessures pour un grand nombre d’entre eux.

Le 19 septembre, la police a arrêté et passé à tabac des recruteurs syndicaux de la fédération syndicale ATUSWA, affiliée à IndustriALL Global Union, pour les empêcher de manifester. Plus de 10.000 travailleurs et travailleuses issus de cinq usines d’habillement et de textile ont entamé des protestations il y a deux semaines de cela, après que les négociations sont entrées dans l’impasse au sein de la Commission de Conciliation, Médiation et Arbitrage. Il y a de la frustration devant le refus des employeurs de s’engager honnêtement dans des négociations collectives en vue d’améliorer les salaires et les conditions de travail.

L’action de protestation de trois jours à laquelle appelle l’ATUSWA concerne Mbabane et Manzini, entre autres, et se déroule conformément à la législation nationale. Selon le syndicat, les recruteurs Sbonelo Tsabedze et Nhlanhla Tsabedze ont été arrêtés à Nhlangano lors d’une mobilisation des travailleurs et travailleuses en vue d’un rassemblement devant les grilles de l’usine Zheng Yong destiné à promouvoir leurs revendications.

Les dirigeants de l’ATUSWA indiquent que la police a cherché la confrontation avec des travailleurs et travailleuses bien organisés qui manifestaient pacifiquement :

“La police, sans avoir été provoquée, en est venue à disperser les manifestants à coup de gaz lacrymogènes et à poursuivre les syndicalistes pour les passer à tabac. On nous informe que nombre de nos membres ont été blessés et ont dû s’enfuir pour échapper à la police. Nous appelons dès lors nos membres à rester unis en dépit de tentatives flagrantes de les désolidariser. S’agissant d’un conflit de travail, nous appelons le gouvernement et la police à cesser de harceler et victimiser les travailleurs et travailleuses pour leur volonté d’exercer leur droit à manifester. Nous demandons par ailleurs la libération de nos recruteurs.”

Paule France Ndessomin, Secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Afrique sub-saharienne, précise :

“Pour bâtir la paix sociale, il est important pour les autorités de l’eSwatini de respecter le droit des travailleurs et travailleuses à manifester. Ces droits sont protégés par la législation du travail et les Conventions de l’OIT. Nous condamnons dès lors fermement l’usage de l’intimidation et de la violence à l’encontre des manifestants et soutenons l’ATUSWA dans sa lutte pour de meilleurs salaires et conditions de travail.”