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Les syndicats du Zimbabwe veulent la fin de la pauvreté, de la corruption et de l'oppression

3 mai, 2023Pendant les célébrations du 1er mai au Zimbabwe, les syndicats ont réclamé des salaires de survie en pleine crise du coût de la vie marquée par une inflation de 75,2 pour cent, des niveaux de pauvreté en hausse et un chômage élevé.

D'après l'office national de statistique, Zimstats, la majorité des travailleurs gagnent moins de 62 $ par mois et les organisations syndicales craignent que la plupart plongent, avec leurs familles, dans la pauvreté. Elles estiment que les travailleurs ont besoin d'au moins 500 $ pour faire face au coût des denrées de base, du transport et du logement.

Le thème des manifestations, auxquelles participaient des milliers de travailleurs, était "Les travailleurs veulent un Zimbabwe inclusif, exempt de pauvreté, de corruption et d'oppression."

Ce thème fait écho aux critiques dirigées contre le pays dans le rapport de 2023 sur l'application des normes internationales du travail de la Commission d'experts pour l'application des conventions et recommandations. Le Zimbabwe est prié de fournir des explications à la suite des rapports de la CSI et du Congrès des syndicats du Zimbabwe sur les violations des conventions 87 et 98 de l'OIT. En outre, le gouvernement doit répondre à des allégations graves de violations des droits syndicaux et des libertés civiles, allant de la discrimination antisyndicale à des propositions d'amendements à la législation du travail qui réduisent les droits des travailleurs.

Pour la présidente du Congrès des syndicats du Zimbabwe (ZCTU), Florence Taruvinga,

"le gouvernement doit associer les organisations syndicales à ses processus par le biais du dialogue social, de sorte que les travailleurs aient la possibilité de défendre leurs intérêts. De plus, nous voudrions que les investisseurs, les employeurs chinois en particulier, respectent les travailleurs et cessent de les humilier par des bastonnades."

Elle ajoute que les lieux de travail ont évolué et sont devenus en majorité informels, ce qui nécessite une unité entre travailleurs formels et travailleurs informels.

Joseph Tanyanyiwa, le président du Conseil de coordination nationale d'IndustriALL pour le Zimbabwe, a déclaré :

"Cette année, les manifestations ont lieu alors que les travailleurs se débattent pour avoir du pain sur leur table. Nous, les syndicats, faisons campagne pour des salaires minimums de 150 $ dans tous les secteurs et nous appelons les employeurs à les payer en dollars US parce que la monnaie nationale ne cesse de chuter. Nous réclamons la conversion en dollars des salaires dans nos négociations tripartites."

La secrétaire régionale d'IndustriALL pour l'Afrique subsaharienne, Paule France Ndessomin, ajoute :

"Nous soutenons les campagnes des syndicats pour des salaires minimums et exhortons le gouvernement à respecter les droits des travailleurs, conformément à la législation du travail nationale et aux normes internationales. Le gouvernement doit cesser de priver les travailleurs de leurs droits et jouer son rôle en tant qu'acteur majeur pour faciliter le dialogue social."

Les manifestations du 1er mai étaient organisées par le ZCTU dont sont également membres les syndicats affiliés à IndustriALL Global Union. Ces affiliés représentent les travailleurs de la chimie, de l'habillement et du textile, des industries métalliques, des plastiques, et d'autres secteurs. Il s'agit du Syndicat national des travailleurs de la métallurgie et des secteurs connexes du Zimbabwe, du Syndicat national de l'industrie du vêtement, du Syndicat des travailleurs de la chimie, des plastiques et des secteurs connexes du Zimbabwe et du Syndicat des travailleurs du textile du Zimbabwe.

Des pays du monde entier, comme le Bangladesh, le Pakistan, l'Inde, le Sri Lanka, le Népal, la France, l'Allemagne, la Thaïlande, la Suisse, la Turquie et la Géorgie, ont célébré la journée du 1er mai.