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Les syndicats internationaux aux côtés des grévistes de l'usine de matériel ferroviaire GOŠA en Serbie

4 juillet, 2017Une délégation de syndicalistes de Bulgarie, de Roumanie et de Hongrie ont rejoint les travailleurs de l'usine GOŠA qui ont bloqué la liaison ferroviaire Belgrade-Thessalonique et la route menant à l'usine où les travailleurs sont en grève depuis 100 jours.

Le 23 juin, des représentants des syndicats Metalicy (Bulgarie), FNS Solidaritatea Metal et FSLI Metal (Roumanie), VASAS (Hongrie) et Industrijski Sindikat Srbije et du Syndicat autonome des travailleurs de la métallurgie de Serbie se sont joints aux grévistes pour un blocage d'une heure de l'usine dans la ville de Smederevska Palanka.

Les travailleurs sont en grève depuis 100 jours, et ils n'ont pas perçu leurs salaires ni leurs primes depuis 15 mois. Ils sont représentés dans cette usine par trois affiliés d'IndustriALL Global Union et d'IndustriALL European Union, Industrijski Sindikat Srbije, le Syndicat autonome des travailleurs de la métallurgie de Serbie et le Syndicat des travailleurs de l'industrie, l'énergie et la mine IER Nezavisnost, qui participent tous trois à cette action.

L'entreprise GOŠA fabrique des tramways et des wagons de chemin de fer. C'était un des groupes industriels les plus importants de l'ex-Yougoslavie. Il a été privatisé en 2007 et vendu à une firme slovaque, ŽOS.

ŽOS est lourdement endettée et elle doit deux millions d'euros aux travailleurs pour 15 mois de salaires impayés et d'absence de versements de cotisations aux fonds de retraite et d'assurance-maladie. Elle doit aussi trois millions d'euros au gouvernement serbe. Un acquéreur a été récemment trouvé pour l'entreprise en déroute et le 15 mai a été signé un accord qui comportait un plan d'apurement de la dette envers les travailleurs.

Or, les travailleurs n'ont pas été payés et l'entreprise prétend que l'accord ne tient plus.

Le problème est encore aggravé par le fait que, avec cette vente, les travailleurs ne savent plus très bien quel est le partenaire avec qui négocier. Lorsqu'il faut motiver le personnel pour terminer une commande, la direction leur verse de temps en temps de petites sommes, une centaine d'euros sur plusieurs mois par exemple. Cela donne aux travailleurs l'illusion que les choses s'arrangent. Leur situation est désespérée et l'un d'eux s'est pendu dans l'usine, se voyant dans l'impossibilité de sortir de cette situation.

Au début de la grève, les Secrétaires généraux d'IndustriALL Global Union et d'IndustriALL European Union ont envoyé une lettre commune à ŽOS pour lui demander d'honorer ses dettes.

Pour Dragan Matic, le Président d'IndustriALL Trade Union en Serbie, :

"Le soutien et la solidarité des collègues de Hongrie, de Roumanie et de Bulgarie ont internationalisé cette grève; c'est la première fois en Serbie. Nous ferons tout ce qui est possible pour trouver une solution équitable pour les travailleurs de GOŠA, mais il fait que les institutions de l'État s'impliquent."

Les syndicats rendent aussi les institutions de l'État serbe - le ministère du Travail, le ministère de l'Économie et surtout le ministère des Finances - responsables pour avoir toléré que l'entreprise ne paie pas d'impôts pendant plus d'un an. Ils ressentent une absence de volonté politique de sortir de cette situation, ce qui, pour un candidat à l'adhésion à l'Union européenne, est grave.

Le Secrétaire général adjoint d'IndustriALL, Kemal Özkan, a déclaré : 

"Il y a dix ans, ŽOS a racheté une part importante de l'héritage industriel de la Serbie à l'occasion d'une campagne de privatisation. L'entreprise a échoué et elle a abandonné son personnel qui est dans une situation désespérée.

"C'est à ŽOS, le nouveau propriétaire, et aussi au gouvernement serbe de trouver une solution juste pour les travailleurs de l'usine de matériel ferroviaire GOŠA. Leurs salaires doivent être payés et leur avenir garanti.

Le mouvement international continuera à soutenir les travailleurs."

Le Secrétaire général d'IndustriALL Europe, Luc Triangle, a déclaré :

"Lorsque nos affiliés se sont joints aux travailleurs de GOŠA pour bloquer la ligne de chemin de fer, ils ont symbolisé la solidarité des travailleurs syndiqués de l'Europe entière.

"Les travailleurs de GOŠA et leurs familles sont réduits à une situation de pauvreté extrême, abandonnés par leur employeur et délaissés par leur gouvernement. Nous continuerons à nous battre pour que justice leur soit rendue."

Les travailleurs de GOŠA ont promis de bloquer la ligne de chemin de fer plusieurs heures par jour.

La délégation de travailleurs de la métallurgie assistait à une conférence à Belgrade sur le processus d'information et de consultation dans le secteur de la métallurgie.