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Les syndicats marocains lancent « Le mois de la colère »

10 janvier, 2019Les syndicats mèneront une série de manifestations de protestations et de grèves dans tout le pays jusqu’à ce que le gouvernement respecte ses engagements en matière de dialogue social.

Les fédérations syndicales marocaines, à savoir la Confédération démocratique du travail (CDT) et le Syndicat marocain du travail (UMT), ont suspendu tout dialogue social et lancé des campagnes visant à forcer le gouvernement à respecter les droits syndicaux. Les deux fédérations ont parmi leurs membres plusieurs syndicats affiliés à IndustriALL.

L’UMT conduira une série de manifestations de protestations, englobant des marches, des grèves et des manifestations, du 10 au 20 janvier, tandis que la CDT prévoit d’organiser une manifestation de protestation et un convoi automobile à la ville de Tanger, le 11 janvier.

Il est principalement demandé au gouvernement d’institutionnaliser un dialogue social tripartite, de respecter les droits syndicaux et de se conformer aux Conventions de l’OIT, comme convenu avec les syndicats le 26 avril 2011. Malgré cet accord, les droits syndicaux sont fréquemment bafoués au Maroc.

Les syndicats sont également irrités par les nombreux problèmes sociaux que le gouvernement ne s’emploie pas à résoudre, comme le coût élevé de la vie, la détérioration des services sociaux, le manque de possibilités d’emplois pour les jeunes, la violation des droits des retraités et une hausse importante du taux de chômage.

Les efforts déployés par les syndicats pour défendre les travailleurs sont amenuisés par les violations généralisées des droits des travailleurs et des droits syndicaux par les employeurs, que les autorités ignorent. Dans plusieurs cas, les dirigeants des syndicats affiliés à IndustriALL ont été licenciés pour activités syndicales. Par exemple, les multinationales fabricant des pièces automobiles, APTIV (anciennement Delphi), YAZAKI et SEBN-MA, ont renvoyé des dizaines de membres et des dirigeants membres des syndicats affiliés, la CDT et l’UMT, ces derniers mois.

Le vice-secrétaire général de la CDT, Khaled Alami Haouair, a déclaré:

« Nous faisons face à une crise sociale caractérisée par la détérioration du pouvoir d’achat, la violation des libertés syndicales et des acquis sociaux. La CDT continuera sa lutte jusqu’à ce que le gouvernement s’engage à entamer un dialogue social tripartite qui réponde aux normes de l’OIT ».

Abdelmajid Matoual, s’exprimant au nom de l’UMT, a indiqué:

« Le Secrétaire général de notre Fédération a formulé des observations sur la situation économique et sociale marquée par la hausse du coût de la vie, la dégradation des services socioéconomiques et l’offre du gouvernement qui ne répond pas aux attentes de la classe ouvrière.

« Le 27 décembre, le Conseil national de l’UMT a soutenu la décision du Secrétaire général de reporter les négociations jusqu’à ce que le gouvernement fasse des propositions qui répondent aux attentes des travailleurs, et déclare la période du 10 au 20 janvier comme jours de protestations et de militantisme sous toutes les formes, notamment les grèves et les manifestations contre les violations des libertés syndicales ».

Le Secrétaire général d’IndustriALL, Valter Sanches, a envoyé des lettres de solidarité à ces deux fédérations.

Les revendications syndicales principales sont:

  1. Le respect de la liberté syndicale,
  2. L’application de l’Accord du 26 avril 2011,
  3. Une hausse de 600 dirhams (63 US$) des salaires des fonctionnaires,
  4. Une augmentation de 10 pour cent du salaire minimum,
  5. Une hausse des allocations familiales,
  6. Une taxation plus faible et la non-imposition des pensions,
  7. Un dialogue social tripartite institutionnalisé,
  8. L’annulation des licenciements des syndicalistes et des affaires juridiques contre les responsables syndicaux.