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Les syndicats zambiens adressent une requête à Dangote pour violation des droits des travailleurs

6 juillet, 2018Après avoir recruté et organisé plus de 500 travailleurs à la cimenterie de Dangote, située dans le district de Masaiti, à la périphérie de Ndola, les syndicats zambiens se voient empêchés de rencontrer leurs membres et de collecter leurs cotisations en raison des pratiques antisyndicales de la compagnie qui viole de manière flagrante les droits des travailleurs.

Ce faisant, cette dernière prive les syndicats de leur liberté syndicale. L’intervention du ministère du Travail, des actuels et anciens ministres et commissaires du travail n’a pas suffi à faire changer d’avis la cimenterie. L’attitude de Dangote envers les syndicats est bien reflétée dans le contrat conclu avec l’un de ses courtiers en main d’œuvre, Silondwa Engineering, qui stipule que « le sous-traitant veillera à ce que ses employés ne participent pas à des activités syndicales et à des grèves conduisant à la cessation du travail ».

Lors d’une réunion, tenue à Ndola, le 5 juillet, trois affiliés à IndustriALL Global Union, à savoir le syndicat des métallurgistes de Zambie, le syndicat national des travailleurs du commerce et de l’industrie ainsi que le syndicat national des travailleurs de la construction, des travailleurs de l’ingénierie et des travailleurs généraux, ont rencontré les représentants de Dangote à qui ils ont adressé une requête pour que la compagnie arrête de violer les droits des travailleurs. Ils ont rappelé à la compagnie sa violation de la Constitution zambienne, du chapitre 269 de la loi sur les relations de travail et les relations sociales, ainsi que des conventions de l’OIT. 

Les syndicats revendiquent également des salaires décents d’un montant de 4 000 kwacha zambien (408 US$), devant, par exemple, les trop bas salaires actuels de 1 800 kwacha zambien (184 US$) des travailleurs généraux. Ils réclament également de meilleures conditions de santé et de sécurité grâce à l’installation d’une clinique dans la cimenterie. 

Les syndicats sont également préoccupés par le fait que Dangote emploie seulement 15 travailleurs permanents et sous-traite plus de 1 000 travailleurs par l’entremise de différents sous-traitants. Conformément à la législation du travail, les travailleurs employés par le biais de sous-traitants qui exercent des fonctions de base doivent bénéficier de contrats à durée indéterminée. Aussi, la compagnie, qui fait appel à des sous-traitants, promeut le travail précaire en offrant des contrats à court terme, aucune prestation sociale, y compris pension de retraite et assurance médicale, et des bas salaires.

Après la réunion, les syndicats se sont rendus jusqu’à l’usine de Masaiti où ils ont fait grève. Les travailleurs ayant participé au piquet ont témoigné sur les mauvais salaires et conditions de travail.

Kenny Mogane, Responsable régional d’IndustriALL pour l’Afrique subsaharienne, a déclaré:

« En tant que multinationale, Dangote devrait respecter les droits des travailleurs, verser des salaires décents et garantir la santé et la sécurité des travailleurs. Il est inacceptable que la compagnie viole ouvertement la législation zambienne en ne signant pas les accords de reconnaissance avec les syndicats ».