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Niger : les syndicats appellent à la démocratie, à la paix, à la stabilité et à la sécurité

10 août, 2023Le 26 juillet, le Président démocratiquement élu du Niger, Mohamed Bazoum, a été renversé par sa garde présidentielle. Le général Abdourahamane Tchiani s’est autoproclamé chef de l’État après la prise de pouvoir par les militaires. Les syndicats nigériens ont qualifié cette intervention militaire d’inconstitutionnelle et d’antidémocratique.

Le 30 juillet, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a lancé un ultimatum et menacé d’intervenir par la force militaire pour rétablir le président déchu au pouvoir si la garde présidentielle ne le libérait pas. Les chefs d’état-major concernés se sont mis d’accord sur un éventuel plan d’action militaire, y compris sur le moment et le lieu où il faudrait frapper si le dirigeant détenu n’était pas libéré et rétabli dans ses fonctions d’ici dimanche.

Les affiliés d’IndustriALL, le Syndicat National des Travailleurs de l’Industrie du Niger (SNTIN) et le Syndicat National des Travailleurs des Mines du Niger, qui appartiennent à l’une des centrales syndicales, l’Union de Syndicats des Travailleurs du Niger (USTN), ont condamné ce coup d’État militaire et appellent la population à bannir tout acte de violence à l’encontre des personnes et de leurs biens.

Les syndicats ont appelé le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) à tout mettre en œuvre pour préserver la paix et la stabilité pour tous dans la région. Les syndicats ont déclaré qu’ils lutteront contre toute situation qui ne tient pas compte des intérêts généraux des travailleurs et du peuple nigérien. Les syndicats exigent du CNSP qu’il mette tout en œuvre pour alléger les souffrances des travailleurs et travailleuses en respectant les engagements pris par le précédent gouvernement.

Ces dernières années, la sécurité dans la région du Sahel, qui comprend les pays suivants : Burkina Faso, Cameroun, Tchad, Gambie, Guinée, Mauritanie, Mali, Niger, Nigeria et Sénégal, est devenue très instable.

Les extrémistes, les terroristes et les insurgés continuent de faire peser de réelles menaces sur les vies et les moyens de subsistance. Des milliers de personnes ont été tuées, des enfants ont été enlevés, des écoles ont été détruites et des agriculteurs ont été contraints de quitter leur exploitation. Ces attaques expliquent en partie pourquoi les pays de la région du Sahel affichent des taux élevés de pauvreté, de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays, d’enfants non scolarisés et de morts civiles violentes.

Le plan d’action adopté par le Congrès de 2021 stipule : “IndustriALL et ses affiliés sont fermement opposés à toute tentative de coup d’État ou d’intervention antidémocratique contre le libre arbitre et le vote du peuple. Nous défendons une véritable démocratie fondée sur le respect des droits de l’homme et sommes solidaires des populations des pays concernés”.

Rose Omamo, Vice-présidente d’IndustriALL pour l’Afrique subsaharienne, a déclaré :

“Si la CEDEAO réagit par une intervention militaire, cela affectera grandement la classe ouvrière et les pauvres qui sont déjà dans une position vulnérable. Nous appelons la CEDEAO à trouver des moyens diplomatiques et concrets pour résoudre cette catastrophe politique n’incluant pas la mobilisation pour un déploiement militaire. Nous encourageons également la CEDEAO et l’Union africaine à prendre les mesures nécessaires pour coordonner une plateforme de discussion sur la sécurité et les défis qui menacent la stabilité socio-économique et politique de la région du Sahel et du continent.

Les travailleurs et travailleuses ont besoin de démocratie, de paix, de stabilité et de sécurité et ce n’est pas en déployant l’armée que l’on y parviendra.”