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Nissan va maintenir la production et l’emploi en Espagne jusqu’à fin 2021

7 août, 2020Après une longue lutte de près de trois mois, trois affiliés espagnols d’IndustriALL, Federación de Industria de USO, UGT Federacíon de Industria, Construccíon y Agro et CC.OO de Industria, qui représentent les travailleurs et travailleuses de l’automobile chez Nissan Barcelone ont signé un accord avec l’entreprise qui pérennisent les niveaux de production et d’emploi jusqu’à la fin de 2021.

 

Cela fait suite à l’annonce, fin mai, de l’intention de Nissan de fermer ses installations de Barcelone dans le cadre d’une restructuration mondiale. Cet accord est le résultat d’une lutte acharnée et déterminée. Après avoir entamé une grève illimitée le 4 mai, les syndicats ont mobilisé un mouvement de protestation national contre les fermetures d’usine. Une caravane de travailleurs et travailleuses de Nissan a parcouru le pays pour soutenir la lutte et des manifestations ont eu lieu devant les concessions Nissan dans tout le pays. Le refus des travailleurs et travailleuses d’opter pour un mode mineur a joué un rôle important dans l’obtention de l’accord.

 

IndustriALL a envoyé un message de solidarité et a enregistré un message vidéo en soutien aux travailleurs et travailleuses de Nissan.

Les intenses négociations entre les représentants des travailleurs et la direction de Nissan Motor Ibérica (NMISA), avec la participation du service de médiation du travail, ont débuté le mardi 4 août et ont duré près de 39 heures, jusqu’à ce qu’un accord soit conclu le 5 août.

 

L’accord couvre les sites de Barcelone de la Zona Franca, les sites de production de Montcada et de Sant Andreu ainsi que le centre de distribution Nissan, qui représentent environ 80 % de la main-d’œuvre de l’entreprise en Espagne.

 

L’accord, qui a été approuvé par un vote des travailleurs le 6 août, stipule qu’il n’y aura pas de licenciements forcés jusqu’à la fin de 2021. L’accord prévoit différents régimes de retraite anticipée pour les plus de 51 ans ainsi que des mesures d’incitation au départ volontaire. Parallèlement à l’accord, les syndicats signalent qu’un projet de réindustrialisation qui permettrait la réinsertion de la main-d’œuvre de Nissan après la fin de l’accord est à un stade avancé de discussion avec le Ministère du travail.

“Trois mois seulement après l’annonce d’une fermeture totale et sans solution, nous considérons que sauver tous les emplois, dans ce contexte, n’est pas peu de chose. Nous regrettons la manière et le moment choisis par Nissan pour annoncer son départ, mais notre objectif est l’emploi ainsi que le maintien d’un pôle industriel et cela a été atteint. L’unité a été la clé de ce succès,”

a souligné Raúl Montoya, Secrétaire responsable de l’action syndicale auprès de la Fédération de l’industrie de l’USO.

Le Secrétaire de l’industrie automobile de la FICA UGT, Jordi Carmona, a évoqué

“un bon accord qui, pour l’instant, dissipe l’incertitude sur l’avenir de l’emploi. L’accord évite la fermeture immédiate des usines Nissan en Catalogne et l’application de mesures traumatisantes pour les travailleurs et travailleuses, tandis qu’une solution industrielle à long terme est recherchée pour garantir tous les emplois du personnel actuel de Nissan ainsi que ceux des fournisseurs et prestataires de la multinationale”.

Le syndicat de l’industrie des CC.OO a publié une déclaration qui précise :

“Ce n’a pas été une partie de plaisir, avec 95 jours d’une grève illimitée qui a vu des mobilisations sociales et syndicales en Cantabrie, à Madrid, à Barcelone, avec des marches nocturnes, qui ont été une grande démonstration collective dans la lutte contre la décision de Nissan.

Cet accord est l’aboutissement d’un travail intense mené par les représentants syndicaux dans l’entreprise, qui ont maintenu avec insistance l’unité d’action dans la lutte, ce qui nous a permis de parvenir à un accord équilibré qui, malgré toutes les difficultés, répond aux aspirations du personnel.”

Valter Sanches, Secrétaire général d’IndustriALL a déclaré :

“C’est un très bon résultat, obtenu grâce à une lutte courageuse durant près de 100 jours et à une négociation tenace de la part de l’équipe syndicale. L’élément essentiel est le lien entre cet accord et le projet de réindustrialisation proposé. Le redéploiement de cette main-d’œuvre qualifiée doit s’inscrire dans un Pacte vert pour l’Europe qui garantit que ces compétences et capacités de production ne seront pas perdues. Nous demandons instamment au Ministère du travail de prêter une attention particulière aux détails de ce projet.

Nous devons avant tout féliciter nos affiliés pour leur unité, ainsi que les 2.500 travailleurs et travailleuses qui n’ont jamais baissé les bras et qui, pas une seule fois au cours des 100 derniers jours n’ont laissé passer la journée sans chanter  #NissanNoSeCierra (on ne fermera pas Nissan).”

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