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Nous ne pouvons pas laisser place aux ennemis de la paix, déclare un dirigeant syndical colombien

20 octobre, 2016Le président d’USO, l’affilié colombien à IndustriALL Global Union, a indiqué que le syndicat se prépare à mobiliser le soutien des Colombiens pour la paix en Colombie, après que l’accord de paix gouvernemental avec les rebelles des FARC ait été rejeté par référendum le 2 octobre.

Cesar Loza Arenas, président d’USO, le plus important syndicat du pétrole en Colombie, a indiqué que son syndicat est en train de mobiliser les Colombiens de tous bords afin qu’ils sortent dans les rues et fassent pression sur le gouvernement pour qu’il respecte l’accord de paix.  

« La paix est un droit pour les Colombiens, tout comme il l’est pour les travailleurs. Et nous disons que nous soutenons la paix », a déclaré Loza Arenas. « Ceci ne signifie pas que nous sommes d’accord avec les politiques gouvernementales mais que nous sommes tous solidaires lorsqu’il s’agit de la paix ».

L’accord de paix devait sceller la fin d’une guerre de 52 ans avec la guérilla des FARC qui a ôté la vie à des centaines de milliers de personnes et déplacé des millions de gens. Il a été rejeté par les Colombiens, par 50,2 pour cent, lors d’un vote qui a mobilisé 38 pour cent de la population seulement.

Durant notre Congrès mondial, 1 500 affiliés à IndustriALL ont adopté à l’unanimité une résolution de solidarité déplorant le résultat du référendum et réitérant le soutien au processus de paix, présentant toutes les garanties en matière de libertés individuelles et collectives.

Le Secrétaire général d’IndustriALL, Valter Sanches, a depuis écrit au Président colombien, Juan Manuel Santos, pour l’informer de la résolution et invité le gouvernement et les chefs des FARC à continuer à travailler à la poursuite de la paix et de la justice dans le pays. 

La résolution mentionne spécifiquement USO et ses luttes pour les droits des travailleurs au sein de la compagnie pétrolière publique Ecopetrol.

« Cette résolution montre que nous bénéficions du soutien du mouvement syndical mondial, nous disant à nous travailleurs en Colombie de continuer, que vous avez notre soutien. Vous n’êtes pas seuls à mener le combat », a indiqué Loza Arenas.

Il a signalé qu’USO a donné un préavis de grève à Ecopetrol, la plus importante compagnie pétrolière colombienne, également grande génératrice de revenus. Le syndicat se bat contre les projets gouvernementaux visant à liquider les actifs clés d’Ecopetrol, ce qui, selon eux, affaiblira la compagnie. USO veut également que soit mis fin aux violations systématiques des droits des travailleurs directs et indirects commises par la compagnie.

« Bien entendu, si le gouvernement et le conseil d’administration d’Ecopetrol sont prêts à négocier, nous ne ferons pas grève mais s’ils refusent, nous serons obligés de faire grève avec le soutien des travailleurs et de la communauté internationale ».

Loza Arenas s’est entretenu avec IndustriALL à son siège à Genève. Il est dans la ville suisse pour discuter avec l’Organisation internationale du travail (OIT) des poursuites engagées contre le gouvernement colombien pour les violations des droits des travailleurs et des droits syndicaux dans le pays.

Loza Arenas et Fabio Arias Giraldo, Secrétaire général du centre syndical de Colombie, CUT, ont demandé à IndustriALL d’organiser et de participer à une réunion conjointe avec le Comité de la liberté syndicale de l’OIT pour mettre à jour les informations sur les affaires pendantes.