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"Nous voulons une Afrique industrialisée" disent les affiliés d'IndustriALL

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12 décembre, 2018Près de 80 participants d'une vingtaine de pays d'Afrique subsaharienne ont assisté à la Conférence d'IndustriALL Global Union sur l'industrialisation en Afrique qui s'est tenue le 7 décembre à Johannesburg, en Afrique du Sud, afin d'explorer des stratégies syndicales pour une industrialisation durable du continent.

"L'Afrique doit impulser son secteur manufacturier, qui est trop faible selon l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel", a déclaré Issa Aremu, le Vice-président d'IndustriALL représentant l'Afrique subsaharienne. "Il faut mettre en avant l'activité manufacturière et la valeur ajoutée qui est créatrice d'emplois décents."

"On ne peut pas parler d'industrialisation et de Industry 4.0 sans développement des infrastructures. Les politiques énergétiques sont importantes et l'accès à l'électricité essentiel," a-t-il ajouté.

Même après deux décennies de croissance économique, l'industrialisation n'a pas progressé sur le continent africain. Cette croissance a été le résultat d'une expansion des marchés intérieurs et de quelques évolutions macroéconomiques, de prix des matières de base favorables, de l'urbanisation et d'une hausse de l'investissement public et privé.

La conférence a mis en lumière le fait que le modèle de développement reposant sur l'extraction utilisant des technologies rudimentaires et l'exportation de matières premières telles que minerais, pétrole et gaz et produits agricoles ne fonctionne pas. L'industrie africaine génère à peine 700 $ de PIB par habitant, contre 2.500 $ en Amérique latine et 3.400 $ en Asie de l'est.

Elle a recommandé un modèle de développement alternatif ancré dans la production manufacturière, l'extraction minière responsable, des politiques industrielles durables, un commerce équitable, une transition juste et des salaires de survie, et qui soit synchronisé avec les Objectifs de développement durable des Nations unies, en particulier ceux concernant les emplois verts et décents.

Or, le succès d'un modèle alternatif ne va pas sans la volonté politique des gouvernants et des institutions nationales fortes, une réforme de la conception du développement imposée par les institutions financières internationales, des entreprises multinationales réceptives, des politiques environnementales durables et une indispensable implication des organisations et communautés de la société civile.

"Les Africains vivent dans la pauvreté, entourés par la richesse", a déclaré le Secrétaire général adjoint d'IndustriALL Kemal Özkan. "Ce ne peut être le destin de nos camarades africaines et africains. L'industrialisation est la meilleure façon de faire bouger les choses et un moyen de promouvoir des politiques économiques et sociales qui profitent aux Africains."

Les participants ont reconnu la nécessité pour les syndicats d'avoir leur mot à dire dans l'élaboration des politiques économiques et sociales en tant qu'acteurs importants représentant les travailleurs. Une représentation équitable des jeunes travailleurs, l'éducation et l'apprentissage tout au long de la vie et l'innovation dans la négociation collective s'imposent pour que changent les lieux de travail.

La conférence a recommandé que les syndicats adoptent certaines des recommandations de la Vision du Régime minier de l'Afrique qui dessine les pistes à suivre pour que les ressources minérales soutiennent une industrialisation durable.

Les participants ont décidé d'agir vis-à-vis de l'Union africaine dans le cadre de l'actuelle campagne pour un développement industriel durable et d'élaborer des plans nationaux et des actions nationales par le biais des Conseils des affiliés nationaux d'IndustriALL.

"Notre campagne pour l'industrialisation de l'Afrique revêt une importance cruciale pour nos affiliés d'Afrique subsaharienne. IndustriALL Global Union poursuivra son soutien à ses affiliés" a déclaré le Secrétaire général adjoint Kemal Özkan.

Cette conférence, organisée par IndustriALL Global Union et ses affiliés d'Afrique subsaharienne, était parrainée par l'Organisation internationale du travail (OIT), la Fondation Friedrich Ebert (FES), des centrales syndicales nationales et des organisations de la société civile.