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Pas de place pour la violence et le harcèlement dans l’industrie de la confection en Indonésie

19 octobre, 2022Plus de 50 syndicalistes provenant de fournisseurs de textile et de vêtements se sont réunis les 4 et 5 octobre pour discuter de la manière d’identifier et d’éliminer la violence et le harcèlement sexuel sur le lieu de travail. Cette réunion fait suite à la politique de tolérance zéro que les syndicats indonésiens ont signée avec les employeurs au début de l’année.

Les causes et les facteurs de risque de la violence et du harcèlement sexuel sur le lieu de travail ont été abordés, ainsi que la politique de tolérance zéro, la manière d’utiliser les ACM pour mettre fin au phénomène ainsi que la manière d’évaluer les risques par le biais des politiques de santé et de sécurité.

Les participants ont indiqué que les attouchements importuns se produisaient souvent dans la zone de production. Les toilettes, les vestiaires et les parkings sont également des lieux où la violence et le harcèlement se manifestent. La loi Omnibus a remplacé les conventions collectives sur de nombreux lieux de travail, rendant la discrimination et le harcèlement plus faciles à tolérer qu’auparavant.

Partageant leurs expériences sur les mécanismes de plainte auxquels faire confiance, les participants ont mis en avant des applications de communication comme WhatsApp et Telegram pour signaler les violences et le harcèlement aux syndicats, ainsi que l’importance des audits indépendants. Un déséquilibre de pouvoir est à l’origine de la violence et du harcèlement basés sur le genre (VHBG) et une culture du silence sur le lieu de travail les maintient et encourage.

Les parties prenantes ont partagé leur engagement à respecter leur code d’éthique, à utiliser les normes internationales, à mettre en place des mécanismes de plainte fiables sur les lieux de travail ainsi qu’à sensibiliser par la formation. Plus de 15 fournisseurs de H&M, Inditex, Adidas et Nike ont partagé leurs programmes d’élimination de la violence liée au sexe et se sont engagés à fournir davantage de formations et des lieux de travail plus sûrs.

L’association des employeurs a exprimé son soutien à la ratification de la Convention 190 de l’OIT, ainsi que l’importance de la nouvelle Loi n° 12 - Loi pénale 2022 sur le harcèlement sexuel. Le Ministère de la main-d’œuvre a réitéré son engagement à révéler le phénomène de harcèlement sexuel, en dépit du fait que de nombreuses entreprises nient son existence. Il a également fait part de son expérience concernant les refuges construits en collaboration avec les syndicats afin de créer un environnement sûr pour les victimes de violence et de harcèlement sexuel.

Le réseau syndical Pou Chen signant la déclaration de politique de tolérance zéro

La réunion s’est terminée par la signature par les fournisseurs et les syndicalistes de la déclaration de politique de tolérance zéro. La lutte contre la violence liée au sexe constitue une part importante du travail des réseaux syndicaux. Le réseau syndical de Pou Chen a participé à la réunion avec trois fournisseurs et, ensemble avec les syndicats présents sur les lieux de travail, tous ont signé cette déclaration.

Christina Hajagos-Clausen, Directrice d’IndustriALL pour l’industrie textile, a déclaré :

“Les femmes représentent plus de 80 % de la main-d’œuvre de l’industrie de la confection et sont touchées de manière disproportionnée par la violence et le harcèlement sur le lieu de travail. Nous avons besoin d’engagements plus fermes de la part des acteurs du secteur pour créer des lieux de travail exempts de violence et de harcèlement.

La politique de tolérance zéro est un bon exemple de collaboration visant à éliminer la violence liée au sexe et à créer une industrie de la confection plus sûre. Nous nous félicitons des engagements pris par les marques comptant un ACM, H&M et Inditex, ainsi que par Adidas pour lutter contre la VHBG. L’engagement du groupe Pou Chen illustre l’importance de la manière dont un réseau de syndicats peut créer le changement.”

La réunion a été organisée avec la participation du Ministère de la main-d’œuvre, du Ministère de l’émancipation des femmes et de la protection de l’enfance, de l’association des employeurs indonésiens, de Better Work Indonesia et du bureau de l’OIT en Indonésie.