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Piquet de grève durant une nuit entière pour protester contre le licenciement illégal de 1 200 travailleuses

9 juin, 2020En Inde, les travailleuses de chez Euro Clothing Company (ECC-2), fournisseur de marques de mode mondiales telles que H&M, ont organisé une grève sur le tas pendant une nuit entière à leur usine pour protester contre le licenciement économique illégal de 1 200 d’entre elles.

Le 8 juin, la direction d’Euro Clothing Company, détenue par Gokuldas Exports Group, a annoncé la mise à pied économique de 1 200 travailleuses en violation flagrante du droit du travail indien. Selon ce dernier, le licenciement économique entraîne l’arrêt de la production et le versement de 50% de leurs salaires aux travailleurs. De plus, un employeur doit obtenir une autorisation gouvernementale pour procéder à des licenciements économiques dans les lieux de travail de plus de 100 travailleurs.

 

Le démantèlement syndical à l’usine a commencé quelques semaines plus tôt. Avec l’assouplissement du confinement, les industries ont été autorisées à reprendre leurs activités le 5 mai. Malgré les difficultés liées à la non reprise des transports publics, les travailleuses se sont présentées au travail. Néanmoins, seuls 30% d’entre elles ont reçu du travail et 50% de leurs salaires pour la période travaillée. Aucune travailleuse de ECC-2 n’a reçu de salaire durant le confinement.

Dans la nuit du 30 mai, la direction a commencé à retirer les machines sans en informer les travailleuses ou le syndicat, et ne s’est arrêtée que lorsque celles-ci se sont rassemblées à la porte pour bloquer leur enlèvement.

Cependant, la direction a continué à enlever les machines et à ne fournir du travail que dans la section de repassage. En outre, elle a annoncé qu’elle ne donnera du travail qu’à 50% des travailleuses, et que les autres seront soit réaffectées dans d’autres usines du groupe, soit mises à pied.

La majorité des travailleuses sont membres de Unions United, affilié à IndustriALL Global Union. Le syndicat affirme qu’il ne s’agit pas de mesures commerciales mais qu’il s’agit clairement de démantèlement syndical. L’affaire a été portée devant le ministère du Travail du gouvernement fédéral.

ECC-2, fournisseur de H&M, est également lié par l’accord-cadre mondial signé entre IndustriALL et le géant suédois de l’habillement.

IndustriALL est solidaire du syndicat et de ses membres qui ont formé un piquet de grève devant l’usine durant toute la nuit, et a envoyé une lettre à Euro Clothing Company lui demandant d’annuler immédiatement les licenciements économiques illégaux.

Le Secrétaire général, Valter Sanches, a déclaré:

"Nous saluons le courage des travailleuses qui se battent pour leurs emplois. Nous nous opposons fermement aux mesures illégales prises par la direction, d’autant plus qu’il semblerait que celle-ci tende à fermer les usines syndiquées et à licencier le personnel syndiqué en prenant pour excuse la crise de la COVID-19.

"Nous exhortons la direction de ECC à engager des négociations avec GATWU, et H&M à intervenir et à respecter les engagements pris dans le cadre de notre accord-cadre mondial conjoint."