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Pression syndicale sur les clients d’UPM dans le contexte d’une pénurie de papier en Europe

17 février, 2022L’Europe manque de papier parce que le géant forestier finlandais UPM refuse de négocier avec les syndicats représentant les grévistes. Prolongée jusqu’au 12 mars au moins, cette grève coûte à l’entreprise jusqu’à 20 millions d’euros par semaine et risque de provoquer une crise dans la chaîne d’approvisionnement.

La prolongation de la grève obligera la société à rompre des contrats commerciaux de fourniture de papier et devrait entraîner une pénurie de papier à l’échelle européenne. Intergraf, l’association européenne de l’industrie de l’impression, a écrit à UPM pour lui demander de mettre fin à la grève et l’avertir que 40 % du papier dont ses membres ont besoin ne sera pas disponible si la grève se poursuit. UPM fabrique des supports qui sont utilisés pour l’étiquetage les marchandises dans tous les secteurs, ainsi que des matériaux pour les emballages et les médias.

Les entreprises d’impression et d’emballage mettent en garde contre une menace existentielle pour le secteur, affirmant que l’indisponibilité du papier accélérera le passage au numérique. UPM a écrit à certains de ses clients pour les avertir de son incapacité à respecter ses engagements et pour invoquer la force majeure, une clause qui limite la responsabilité en cas de rupture de contrat due à une catastrophe inévitable, comme l’est la pandémie de Covid-19.

Les syndicats appellent les clients d’UPM à rejeter cette demande, car la situation était évitable et a été créée par le refus de l’entreprise de négocier. Dans un arrêt de 2021, la Cour européenne de justice a estimé que la force majeure n’était pas applicable dans le cas d’actions syndicales répondant aux exigences légales.

UPM tente de briser des décennies de pratique de négociation collective dans le secteur et au sein de l’entreprise en refusant de négocier si ses conditions préalables ne sont pas rencontrées. La satisfaction de ces conditions préalables affaiblirait considérablement la position de négociation des travailleurs à l’avenir et laisserait des catégories professionnelles entières sans représentation. Les travailleurs et travailleuses de l’entreprise, représentés par les affiliés d’IndustriALL Global Union, Paperiliitto (papier) et Ammattiliitto Pro (techniciens et cadres), sont en grève depuis le 1er janvier.

Les responsables du syndicat britannique Unite, également affilié à IndustriALL, chez WestRock et Antalis au Royaume-Uni ont été informés par leurs employeurs de l’imminence d’une pénurie de papier et de la déclaration de force majeure d’UPM. Ils se sont adressés aux syndicats finlandais pour obtenir des éclaircissements. Lors d’une réunion mondiale des syndicats de la pâte et du papier, les syndicats finlandais ont expliqué la situation et ont appelé les organisations des autres pays à faire pression sur leurs employeurs pour qu’ils rejettent la clause de force majeure.

Les syndicats expliquent dans une déclaration que l’entreprise peut mettre fin à la crise en retournant à la table des négociations et en concluant un accord conforme à la politique générale du marché du travail en Finlande :

“Paperiliitto et Ammattiliitto Pro considèrent qu’il n’y a pas de situation de force majeure, mais qu’il s’agit plutôt d’un conflit causé par l’entreprise, qui poursuit des objectifs idéologiques.”

Petri Vanhala, Président de Paperiliitto, a déclaré :

“Nous voulons reprendre le travail chez UPM. La norme du secteur a été fixée par nos conventions collectives avec les autres entreprises qui y sont présentes. Le seul obstacle auquel nous sommes confrontés est l’attaque antisyndicale de la direction d’UPM, motivée par des raisons idéologiques plutôt que commerciales.”

Tom Grinter, Directeur sectoriel d’IndustriALL, a déclaré :

“À l’heure où la reprise économique après la pandémie est encore fragile, nous sommes confrontés à une crise totalement artificielle de la chaîne d’approvisionnement. Nous avons besoin de papier pour tout : étiquettes alimentaires, emballages, serviettes en papier et imprimés.

UPM fait chanter l’Europe en raison de son obstination à vouloir rompre avec les pratiques de négociations collectives. L’entreprise espère échapper à ses responsabilités en invoquant la force majeure. Les syndicats vont s’adresser directement aux clients d’UPM afin de dénoncer cette tactique et l’imposture qu’elle constitue.”

Les affiliés d’IndustriALL représentent les travailleurs et travailleuses d’UPM en Finlande, Allemagne, Autriche, France, Royaume-Uni, États-Unis et Uruguay.

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"UPM, ne déchirez pas les droits des travailleurs"