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PROFIL: Le syndicat malaisien du secteur manufacturier se bat pour changer la législation du travail et rendre la syndicalisation plus efficace

4 décembre, 2018Gopal Kishnam est le Secrétaire général du NUTEAIW (Syndicat national des travailleurs du matériel de transport et des secteurs connexes de Malaisie). Il indique que recruter syndicalement et changer la législation du travail du pays font partie des priorités de son syndicat.

Syndicat: National Union of Transport Equipment and Allied workers in Malaysia (NUTEAIW)

Pays: Malaysia

Texte: Petra Brännmark

Les effectifs sont en hausse et le NUTEAIW, qui organise syndicalement les travailleurs et travailleuses des secteurs de l’automobile, est présent sur plus de 40 lieux de travail.

Le syndicat malaisien du secteur manufacturier se bat pour changer la législation du travail et rendre la syndicalisation plus efficace

Gopal Kishnam est le Secrétaire général du NUTEAIW (Syndicat national des travailleurs du matériel de transport et des secteurs connexes de Malaisie). Il indique que recruter syndicalement et changer la législation du travail du pays font partie des priorités de son syndicat.

Les effectifs sont en hausse et le NUTEAIW, qui organise syndicalement les travailleurs et travailleuses des secteurs de l’automobile, est présent sur plus de 40 lieux de travail.

“Les travailleurs et travailleuses veulent disposer d’un syndicat et c’est notre obligation d’être présents,” dit Gopal. “Là où nous pouvons recruter, plus de 95% des salariés éligibles sont adhérents.”

Gopal indique qu’organiser syndicalement les travailleurs et travailleuses n’est pas difficile d’un point de vue idéologique, mais que c’est le processus de reconnaissance qui est compliqué. D’abord le syndicat doit attester que le lieu de travail correspond à son domaine. Ensuite, il y a un fastidieux processus légal qui comprend un scrutin à bulletins secrets.

En vertu des dispositions actuelles, la Loi sur les relations sociales, un syndicat doit obtenir une majorité simple lors d’un scrutin à bulletins secrets sous l’égide du Ministère des Ressources humaines, de sorte à pouvoir représenter les salariés de tout lieu de travail.

Cependant, le vrai défi en vue d’obtenir une majorité est la formule utilisée par le ministère pour évaluer cette majorité. Si une personne n’est pas présente sur le lieu de travail pour valider son vote au moment du scrutin, le décompte le considère comme étant exprimé contre le syndicat.

“Une majorité simple devrait suffire,” dit Gopal.

Au mois de mai de cette année, la Malaisie a connu un changement vers un gouvernement plus ouvert aux syndicats. Le Ministre des Ressources humaine, M. Kulasegaran, a annoncé son intention de revoir toutes les législations concernant le travail, dont le processus de reconnaissance.

“Où il y a un syndicat, il y a une CCT”

Le NUTEAIW compte des conventions collectives dans tous les endroits où il est présent, qui sont normalement négociées pour une période minimale de trois ans.

“Au cours des deux dernières années, nous sommes parvenus à étendre la portée de la CCT de certaines entreprises à la famille des salariés.

“Durant cette période, nous sommes parvenus à inclure une assistance médicale pour les membres de la famille au premier degré comme le conjoint et les enfants. Environ 80% des CCT comprennent une telle clause.

“La Loi sur l’Emploi prévoit soixante jours de congé de maternité. Chez le constructeur automobile Volvo, nous sommes parvenus à obtenir quatre-vingt-dix jours et nous utilisons cette avancée pour pousser d’autres entreprises à offrir les mêmes prestations,” indique Gopal.

Viser 40% de femmes

Le NUTEAIW compte actuellement 20% de femmes dans ses structures dirigeantes, mais nous travaillons à atteindre le quota de 40% voulu par IndustriALL.

Actuellement, seuls trois des dix-sept membres du conseil exécutif du NUTEAIW sont des femmes, mais 40% de nos délégués sont des femmes.

Gopal précise qu’elles poussent au changement : dans une usine où les femmes sont en majorité, le syndicat devrait être dirigé par une femme.

Solidarité internationale

IndustriALL Global Union est en train de déménager son bureau régional de Singapour à la capitale de la Malaisie, Kuala Lumpur, une chose dont Gopal dit qu’elle aura un impact sur le statut des syndicats dans le pays.

“Nous sommes en train d’enregistrer le Conseil d’IndustriALL pour la Malaisie en tant qu’organe officiel, ce qui lui donnera une reconnaissance”, indique Kishnam. “Nous nous attendons à l’affiliation de davantage de syndicats à la suite de cela, pour en faire grossir le nombre, qui est actuellement de sept.”

Faire partie d’une fédération syndicale internationale est important pour le NUTEAIW, qui a été en mesure d’appeler ainsi à la solidarité des syndicats d’autres régions du monde sur des problématiques concernant des compagnies multinationales.

“Nous avons eu des problèmes chez Robot Bosch, mais après que le conseil d’entreprise allemand est intervenu et a contacté la direction, nous avons pu obtenir la reconnaissance syndicale que nous recherchions.

“Je crois fermement qu’un lien étroit avec d’autres syndicats à l’international est important pour pouvoir apprendre les uns des autres et pour échanger assistance et solidarité. Nous savons que lutter et maîtriser le pouvoir collectif des travailleurs et travailleuses dans la solidarité permet de vraiment démontrer combien nous sommes forts quand nous résistons ensemble.”