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PROFIL: TUMEC - syndiquer les travailleurs et travailleuses congolais et défendre leurs droits

25 avril, 2018L’affilié d’IndustriALL Global Union en République Démocratique du Congo (RDC), le Syndicat des Travailleurs Unis des Mines, Métallurgie, Énergie, Chimie et Industries Connexes (TUMEC), est engagé à lutter pour les droits des travailleurs, de meilleurs salaires, une amélioration de la santé et de la sécurité et la syndicalisation des femmes.

Syndicat: Travailleurs Unis des Mines, Métallurgies, Energie, Chimie et Industries Connexes (TUMEC)

Pays: République Démocratique du Congo (RDC)

Texte: Elijah Chiwota

La RDC est richement dotée en cobalt, cuivre, or et autres minerais. Au plan mondial, environ 65% du cobalt, dont les prix ont flambé en raison de la demande des fabricants de batteries de véhicules électriques et de smartphones, sont extraits en RDC. Cependant, le poids du passé n’a pas rendu les choses faciles pour le TUMEC en termes de syndicalisation, car les multinationales ont pris l’habitude d’y exploiter les travailleurs et travailleuses.

La RDC est souvent citée en exemple de pays souffrant de la “malédiction des ressources” en vertu de laquelle les richesses naturelles financent les guerres et les bains de sang plutôt que de participer au développement du bien-être et des infrastructures du pays, dont des routes et des hôpitaux, pour ainsi inverser la courbe de la pauvreté.

Organiser syndicalement dans un pays au tel passé et au territoire aussi vaste que la RDC n’a pas été une tâche facile pour le TUMEC, mais la lutte en faveur de la diligence raisonnable, de l’exploitation minière responsable et de la syndicalisation de toujours davantage de travailleurs continue.

Le TUMEC se bat pour s’assurer que les employeurs se conforment aux pratiques de travail qui ont été élaborées au sein des conventions collectives de travail, qui sont protégées par la loi. Actif dans les secteurs des mines, de l’énergie et de la chimie, y compris en ce qui concerne les travailleurs en sous-traitance et ceux des mines artisanales, le TUMEC compte plus de 12.000 adhérents au niveau d’entreprises qui comprennent la multinationale des mines Glencore et la compagnie minière d’État, Gécamines.

Le TUMEC est engagé dans la campagne Glencore d’IndustriALL, qui vise à faire valoir le respect des travailleurs au sein des activités de l’entreprise chez Mutanda et Kamoto Copper Company à Kolwezi, dans la province de Lualaba.

Par le biais du recrutement et de la syndicalisation, il est maintenant un syndicat bien en place à Kolwezi, Lubumbashi, Doko, Kisangani, Mbuji-Mayi, Kinshasa, Lukala, Matadi et Muanda. Le TUMEC a fait campagne par le biais des élections syndicales sur les lieux de travail, conformément aux législations du travail. Le syndicat qui emporte le plus grand nombre de voix lors du scrutin devient le syndicat majoritaire, tandis que celui qui en compte moins est un syndicat de représentation. Cette année, le TUMEC vise à devenir un syndicat majoritaire, qui a le pouvoir de négocier avec l’employeur.

Une grande partie du travail du TUMEC au cours des dernières années a reçu le soutien d’un projet de développement syndical d’IndustriALL financé par l’organisation de soutien solidaire syndical néerlandaise Mondiaal FNV.

Au cours des quelques dernières années, des problèmes au niveau de la hiérarchie du TUMEC de Kolwezi ont handicapé la progression des effectifs. Cependant, à l’issue du congrès de l’an dernier, une nouvelle équipe dirigeante a été élue et des plans pour le recrutement et la syndicalisation ont été mis en place. Entre autres, le TUMEC vise Mutanda et Kamoto. Chez Mutanda, il compte seulement 200 membres sur un effectif total de 6.500 personnes et chez KCC, 175 sur 5.800 salariés permanents. Le syndicat travaille d’arrache-pied pour inverser la tendance.

“La stratégie de recrutement et de syndicalisation du TUMEC se concentre sur les problèmes auxquels les travailleurs et travailleuses sont confrontés quotidiennement sur leurs lieux de travail. Nous essayons alors de solutionner ces problèmes par des voies participatives qui les impliquent. Nous n’attirons pas des membres vers le syndicat avec de l’argent ou des vêtements. Ils rejoignent plutôt le syndicat parce qu’ils ont la garantie que le TUMEC se battra pour leurs droits,” indique le Secrétaire général Didier Okonda.

En 2017, le Comité des femmes d’IndustriALL pour la RDC a été mis sur pied pour traiter des problématiques qui affectent les femmes du syndicat. Le comité recrute davantage de femmes au sein du syndicat et met sur pied des comités des femmes au sein des entreprises où le TUMEC recrute. Des perspectives existent en vue d’ateliers de formation sur les droits et conditions de travail pour les femmes, une campagne contre le harcèlement sexuel, sur la liberté syndicale, la santé et la sécurité, les législations qui concernent les femmes ainsi que l’amélioration de la compréhension des problématiques de genre.

“On espère que cette formation va déboucher sur une stratégie pour faire cesser les violations des droits des femmes travailleuses sur les lieux de travail en RDC et augmenter leur implication et leur capacité à occuper des postes dirigeants,” indique Olga Kabalu, présidente du Comité des Femmes.