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Soutien de syndicats du MENA au dirigeant d’un syndicat irakien du pétrole

11 avril, 2013Les affiliés de IndustriALL au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) expriment leur soutien au dirigeant irakien d'un syndicat du pétrole, Hassan Juma’a Awad, accusé d’avoir organisé des grèves. Les syndicats du MENA ont décidé d'accentuer leurs efforts dans la syndicalisation, la mise en réseau et le domaine des droits du travail.

La conférence régionale de IndustriALL Global Union pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord s'est déroulée les 4-5 avril 2013 à Beyrouth, Liban. Cinquante délégué(e)s du Maroc, de Tunisie, d'Égypte, de Palestine, du Liban, de Jordanie, de Bahrein, du Koweït, du Yémen et d'Irak ont été rejoints par des représentant(e)s d’organisations associées de France, de Turquie et d'Australie.

La majorité des délégué(e)s a mis en évidence les problèmes concernant les droits syndicaux dans leur pays. Hassan Juma’a Awad, qui dirige la fédération irakienne des syndicats du pétrole (IFOU) affiliée à IndustriALL, a informé la conférence de son procès qui va bientôt s’ouvrir, où il est accusé d'avoir organisé une grève et une manifestation en février. Les travailleurs et travailleuses de l'entreprise South Oil Company (SOC) avaient organisé une action après le rejet par la direction d'appels à la négociation sur les salaires et les prestations impayés, sur l'emploi précaire et sur la fin de la corruption.

Les dirigeants syndicaux du MENA ont exprimé leur soutien total à Hassan Juma’a et ont engagé les autorités irakiennes à mettre fin de toute urgence au harcèlement à l’encontre de Juma’a et d'autres syndicalistes. Une action de solidarité internationale est en cours de réalisation avant la session judiciaire qui a été repoussée au 15 avril.

Une conférence régionale a soutenu la décision de IndustriALL de revitaliser la campagne de réforme de la législation irakienne du travail qui date de l'époque de Saddam Hussein. Les lois interdisent les syndicats dans le secteur public et enfreignent le droit de se syndiquer, de négocier collectivement et de faire grève.

Des préoccupations ont été exprimées sur l'évolution de la situation en Égypte. Outre une nouvelle constitution qui traite les syndicalistes comme des criminels, le président Morsi a signé, en novembre 2012, un décret qui permet au ministre du Travail d'assurer lui-même le remplacement de tous les dirigeants syndicaux âgés de plus de 60 ans. Il résulte de cette décision qu’au moins deux dirigeants sur quatre chez les affiliés de IndustriALL en Égypte doivent être remplacés.

Cette intervention a donné lieu à un vif débat sur le besoin d'une indépendance vis-à-vis de l'employeur et de l'influence du gouvernement sur les statuts de IndustriALL. Des explications ont été demandées aux syndicats avec documents à l'appui, avant de porter cette question devant le comité exécutif mondial de IndustriALL à la fin du mois de mai.

Dans le même temps, IndustriALL exécutera une localisation et un programme de formation d'activistes avec les nouveaux syndicats indépendants en Égypte.

Une évolution positive a été signalée en Tunisie par Tahar Berberi, dirigeant du syndicat des métallurgistes et membre du comité exécutif de IndustriALL. Le pacte tripartite social signé en janvier montre la volonté du gouvernement, des syndicats et des employeurs de contribuer à l'établissement d'une société démocratique par un dialogue social constructif.

Des invité(e)s de Turquie, de France et d'Australie ont présenté des contributions sur les techniques de syndicalisation, les accords-cadres mondiaux et les réseaux syndicaux dans les entreprises multinationales (EMN). Plusieurs EMN mènent déjà des activités dans la région, notamment dans les pays du Maghreb, où IndustriALL soutiendra une mise en réseau avec ses affiliés européens.