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Travailleurs et travailleuses de la confection en Éthiopie ont besoin de syndicats forts

3 décembre, 2019Situé dans la région de Sidama, le parc industriel de Hawassa est le plus grand d’Éthiopie avec un potentiel de plus de 60.000 emplois, conformément aux politiques gouvernementales visant à créer des postes décents pour des millions de travailleurs et travailleuses sans emploi. Le parc emploie actuellement environ 25.000 personnes.

La stratégie des parcs industriels est destinée à transformer des régions rurales en zones industrielles manufacturières.

Cependant, un entretien avec des travailleurs et travailleuses du parc ce 28 novembre confirme qu’ils et elles ne sont pas syndiqué(e)s et que les conditions de travail sont plutôt négociées par des comités employeurs/travailleurs constitués par les propriétaires des usines.

Ces comités discutent des salaires, des conditions de travail, de la formation professionnelle, de la santé et de la sécurité, du transport vers le lieu de travail et des questions disciplinaires.

Les salaires dans la confection restent bas, en particulier pour les opérateurs et opératrices de machines à coudre dont le salaire de base est de 750 birrs éthiopiens. En outre, les travailleurs et travailleuses perçoivent 300 birrs pour le logement et 100 birrs supplémentaires en se présentant à l’embauche.

Le total, soit 1.150 birrs, équivaut à environ 38 $US. Pourtant, une chambre à Hawassa coûte environ 2.000 birrs. Pour joindre les deux bouts, dans certains cas, quatre personnes partagent une seule chambre.

Lors d’une visite d’usine effectuée par IndustriALL Global Union, les salariés ont déclaré que les chemises qu’ils fabriquaient se vendaient aux États-Unis environ 70 dollars, ce qui est considérablement plus que leur salaire mensuel. L’usine fabrique entre 3.500 et 3.750 chemises par poste de travail de 8 heures et emploie 450 travailleurs et travailleuses.

Ce qui aggrave la situation est le manque de régularité des jours de paie ; parfois, il arrive que les salaires soient payés avec 11 jours de retard. Bien que les primes à la production apportent parfois un soulagement, les salariés confient que ce n’est pas toutes les semaines qu’il y a une prime à la production. Il leur faut gagner un meilleur salaire.

Dans certaines usines, la pause déjeuner n’est que de 30 minutes. Certaines fournissent de la nourriture dans des cantines, d’autres non. Avec les bas salaires, il arrive que les travailleurs et travailleuses ne déjeunent et se passent de nourriture jusqu’à la fin de leur poste de travail pour ne manger qu’à leur retour à domicile.

Christina Hajagos-Clausen, Directrice d’IndustriALL pour le secteur du textile et de la confection indique :

“Nous soutenons notre affilié en Éthiopie, la Fédération industrielle des travailleurs du textile, du cuir et de la confection, dans ses efforts pour syndiquer les travailleurs et travailleuses d’Hawassa.

En tant que collectif, les travailleurs et travailleuses peuvent revendiquer un salaire minimum vital et de meilleures conditions de travail. Sans représentation par un syndicat fort, les conditions dans lesquelles on continuera à travailler resteront terribles. Nous discuterons également avec des enseignes internationales s’approvisionnant à Hawassa en vue du respect des droits des travailleurs et du versement de salaires décents.”

La marque américaine leader PVH possède une usine dans le parc et est l’une des nombreuses marques qui s’approvisionnent en vêtements à Hawassa.

Mondiaal FNV travaille avec l’IFTLGWU à la syndicalisation des travailleurs et travailleuses du parc industriel de Hawassa et soutient également des études sur le salaire minimum et le salaire vital en Éthiopie.