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Un leader des mineurs mexicains sur la liste Interpol et empêché d’assister à une conférence syndicale à Copenhague

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18 juin, 2012Napoleon Gomez, le leader élu du Syndicat des mineurs mexicains (Los Mineros) a été maintenu sur la liste d’Interpol par le gouvernement mexicain, bien que les tribunaux du pays l’aient déclaré innocent.

En raison de cette présence sur la liste Interpol, M. Gomez a été empêché de devenir demain l’un des orateurs à l’ouverture du congrès fondateur d’IndustriALL Global Union à Copenhague, au Danemark, à l’ordre du jour duquel les droits de l’homme partout dans le monde figurent bien en vue.

Les héros des droits de l’homme voulaient entendre Gomez s’exprimer sur la lutte des mineurs mexicains

« Il y aura des héros des droits de l’homme de tous les continents présents au Congrès, des militants qui ont été arrêtés, emprisonnés, ont vu leur vie ou celle de leur famille menacée, tout cela parce qu’ils étaient prêts à faire campagne pour les droits des travailleurs et travailleuses, tout cela parce qu’ils sont convaincus que les travailleurs et travailleuses méritent d’être respectés, » a déclaré aujourd’hui Jyrki Raina, qui devient Secrétaire général d’IndustriALL.

« Nous sommes déçus que Napoleon Gomez ait été empêché de se joindre aux 1400 délégués venus au Danemark et nous parler des luttes des mineurs mexicains en faveur des droits de l’homme, du respect et d’un traitement décent, » a dit M. Raina.

Une campagne de persécution politique de six ans comprenant un mandat d’arrêt Interpol

Le gouvernement mexicain a mené une campagne de persécution politique longue de six ans contre Gomez et son syndicat, qui représente les travailleurs et travailleuses des mines, de la sidérurgie et du secteur manufacturier. Les autorités du travail ont refusé à deux reprises d’entériner l’élection de Gomez, mais le mois dernier, la Cour Suprême de Justice du Mexique a ordonné au gouvernement mexicain de délivrer le document de reconnaissance, connu au Mexique sous la dénomination de « toma de nota ».

Des procureurs mexicains des états ou à niveau fédéral ont intenté à plusieurs reprises des poursuites criminelles sur de fausses accusations contre Gomez, arguant qu’un transfert d’avoirs d’un fond de pension vers le syndicat en 2005 contrevenait à des dispositions contre la fraude bancaire et le blanchiment d’argent. Mais cinq tribunaux d’appel mexicains ont statué que ces accusations étaient inconstitutionnelles et dépourvues de base légale. En dépit de ces décisions, les procureurs fédéraux ont délivré un nouveau mandat à l’encontre de Gomez en juillet 2011 et demandé à Interpol de l’arrêter.

Le Canada a servi de refuge et Gomez a reçu un prix des droits de l’homme

Gomez, qui vit au Canada et a reçu un droit de résidence permanent de la part du gouvernement canadien en dépit des charges qui pèsent sur lui au Mexique, a récemment fait appel auprès des organes de contrôle internes d’Interpol, arguant que le recyclage par le gouvernement mexicain de charges criminelles que ses propres tribunaux avaient rejetées viole les principes de droits internationaux de procédure régulière et les propres directives d’Interpol. Sous la direction de Napoleon Gomez, qui a été membre du Comité exécutif de la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie, la lutte de Los Mineros et la persécution envers les syndicats démocratiques du Mexique sont devenus des préoccupations majeures du mouvement syndical international.

L’an dernier, l’AFL-CIO a décerné à Gomez son Prix des Droits de l’Homme Meany-Kirkland en reconnaissance de la lutte de Los Mineros pour défendre la démocratie syndicale et améliorer les conditions de vie des travailleurs et travailleuses mexicain(e)s.