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Un travailleur de Madagascar participe à l'effort mondial pour sauver les espèces menacées

19 septembre, 2022Les activités des travailleurs de l’environnement des sites miniers sont souvent très proches de celles de leurs collègues mineurs mais, maintenant que l'on porte plus d'attention aux problèmes environnementaux, sociaux et de gouvernance, l'importance de leur travail les rend plus visibles et leur donne plus de reconnaissance.

Un de ces travailleurs de l’environnement est Hajanirina Rakotondrainibe, dont la mission consiste notamment à s'occuper des espèces végétales et animales menacées à la mine Ambatovy’s Moramanga d'où on extrait du nickel et du cobalt, et qui serait l'investissement étranger le plus important réalisé dans le pays.

Haja, comme l'appellent affectueusement ses collègues, parle avec fierté et enthousiasme de sa participation à l'effort national et international de protection des espèces en danger, comme les lémuriens, et de la vie sauvage à Madagascar, dont les habitats sont menacés par l'activité minière.

"Je suis un vétérinaire pour animaux sauvages qui s'occupe principalement de gestion de la faune. Alors que la mine déboise pour développer ses activités, en même temps, nous développons des programmes de conservation de la nature pour remplacer la végétation ainsi détruite.

"On trouve dans ces forêts des animaux comme le lémurien, un primate endémique qui ne vit qu'à Madagascar. Il existe environ 120 espèces de lémuriens avec des poids allant de 40 grammes à 7 kilos et chaque espèce est propre à une région et un certain habitat forestier.

 "Les lémuriens suscitent beaucoup d'intérêt et beaucoup de chercheurs viennent à Moramanga pour étudier ces primates. Je les accompagne parfois partout sur l'île, ce qui me permet de visiter d'autres parties du pays et d'en apprendre plus sur mon travail."

 

Outre la protection des lémuriens et de la végétation, Haja est un syndicaliste convaincu, membre du SVS qui est affilié à IndustriALL Global Union :

"Je travaille à Ambatovy depuis dix ans et je suis actif dans mon syndicat, que j'ai représenté dans des comités d'entreprise."

Haja est un des participants qui ont discuté de l'ajout des droits des travailleurs, des droits des femmes, de la santé et la sécurité et de la protection de l’environnement au code minier révisé lors de la réunion qui s'est tenue à Antananarivo les 25 et 26 août.

Glen Mpufane, le directeur d'IndustriALL en charge des mines, déclare :

"Lorsque nous parlons d'activité minière durable, il s'agit aussi de la préservation de l’environnement, d'écosystèmes durables qui englobent les communautés et la biodiversité, et d'appeler les compagnies minières à adhérer aux pratiques de protection de l’environnement. Le travail que fait Haja à Ambatovy confirme que les travailleurs jouent un rôle essentiel dans la protection des espèces menacées à Madagascar."

D'après les experts, les lémuriens sont importants parce qu'ils sont les plus anciens primates existants au monde et qu'on ne les trouve qu'à Madagascar. Par ailleurs, ils dispersent les graines et contribuent à la pollinisation, essentielle pour les forêts.

Certains scientifiques estiment que les lémuriens, qui ont plus de 90 pour cent de leur ADN en commun avec l'espèce humaine, pourraient descendre du même ancêtre que la famille humaine.

Les scientifiques considèrent Madagascar comme un foyer de biodiversité, avec des espèces vivantes qu'on ne trouve que sur l'île. Pour empêcher leur extinction, il faut préserver leurs habitats, ce qui explique les appels à une activité minière soutenable. C'est pourquoi les syndicats réclament que la protection de l’environnement figure dans le code minier de Madagascar.