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Une révision du salaire minimum ne suffit pas au Bangladesh

28 février, 2024L'an dernier, le salaire minimum du secteur de la confection a été révisé au Bangladesh, mais les revendications formulées cette année par les travailleurs du textile, qui produisent le tissu, n'ont pas été entendues puisque, la semaine dernière, le Conseil des salaires a fixé le salaire minimum des travailleurs du secteur du coton à 10.000 takas (90 $).

Actuellement, le salaire minimum des travailleurs du textile est de 5.710 takas (51 $) et n'a changé depuis 2018. À la suite de la révision du salaire minimum du secteur du textile de l'an dernier, les travailleurs des filatures ont eux aussi réclamé une hausse des salaires. Le coût de la vie au Bangladesh a augmenté dans des proportions sans précédent l'an dernier et, faute d'une hausse salariale en plus de cinq années, les travailleurs du textile et leurs familles ont beaucoup de mal à satisfaire leurs besoins quotidiens.

Hélas, les demandes des travailleurs pour obtenir un salaire de survie aligné sur celui de la confection restent lettre morte. Le nouveau salaire qui est proposé pour le niveau le plus bas de la hiérarchie du secteur textile, celui de manœuvre, est de 10.000 takas (90 $), comprenant des primes de logement, de santé, d'alimentation et de transport. Cette hausse est trop faible compte tenu de l'inflation que connaît le pays. Le taux annuel de l'inflation est passé à 9,86 pour cent en janvier 2024 contre 9,41 pour cent en décembre 2023. Les prix ont augmenté pour l'habillement, le logement, le transport et les soins de santé.

Kutubuddin Ahmed, le secrétaire général du Conseil d'IndustriALL pour le Bangladesh et président de la Fédération des travailleurs de l'habillement, du textile et du cuir du Bangladesh, a déclaré :

"La situation des travailleurs du textile du Bangladesh est lamentable. Nous dénonçons avec force la hausse de salaire proposée qui ne suffit pas pour faire face aux besoins quotidiens des travailleurs et de leurs familles. Le mépris du conseil des salaires pour les revendications des travailleurs pour des salaires de survie dans la confection et le textile est terrible."

La représentation au comité constitué par le ministère du Travail pour fixer le salaire du secteur du textile n'est pas satisfaisante. Les représentants des employeurs et des travailleurs viennent d'une seule entreprise. Le représentant des travailleurs est issu de la centrale nationale affiliée au parti au pouvoir, et aucune consultation significative n'a eu lieu.

Atle Høie, le secrétaire général d'IndustriALL, a ajouté :

"Le Conseil des salaires du Bangladesh doit tenir compte de la hausse du coût de la vie pour fixer le salaire minimum. Il est injuste que les travailleurs doivent travailler pour des salaires de misère. IndustriALL appelle le gouvernement du Bangladesh à entamer des discussions avec nos affiliés et d'autres organisations syndicales et à examiner leurs revendications avec sérieux."

Crédit photographique : Crozet M. / OIT